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"Ils bombardent tous les jours": les épouses de soldats bloqués dans l'usine d'Azovstal témoignent

Yulia Fedosluk, Denys Prokopenko sont arrivées en France ce vendredi. Leur mari, deux militaires du régiment Azov font partie des milliers de militaires bloqués dans l'usine d'Azovstal, à Marioupol.

Kataryna Prokopenko n'a pas vu son mari depuis le 14 février. Dix jours plus tard, ce militaire du régiment Azov partait se battre contre l'invasion russe de l'Ukraine. Deux mois et demi plus tard, il fait partie des milliers de militaires ukrainiens bloqués dans l'aciérie d'Azovstal, à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.

"Les Russes bombardent tous les jours l'usine", témoigne son épouse, qui explique pouvoir communiquer avec son mari une fois par semaine.

"Il nous raconte qu'il y a beaucoup de blessés graves. Ils sont proches de la mort s'ils ne sont pas évacués", poursuit-elle. "Car, dans ces conditions, une blessure devient mortelle..."

Pénurie d'eau

"Mon mari m'a écrit il y a quelques jours pour me demander de chercher des articles scientifiques qui expliquent comment survivre sans eau", témoigne de son côté Yulia Fedosluk, dans la même situation que Kataryna Prokopenko. "Les militaires bloqués vont bientôt manquer d'eau. Mon mari ne boit déjà qu'un verre d'eau, pas forcément potable, par jour".

"Ils ne peuvent pas se rendre. Ils ne peuvent pas être faits prisonniers par les Russes. Ils seraient battus, torturés", poursuit Yulia Fedosluk.

Face à la situation, les deux femmes réclament l'aide de la communauté internationale. Avant leur arrivée en France ce vendredi, elles ont ainsi rencontré le pape François en Allemagne. Elles ont appelé le souverain pontife à prendre position pour la mise en place d'un couloir humanitaire visant à évacuer les militaires toujours présents dans l'aciérie.

Mardi, la vice-Première ministre ukrainienne a assuré que les autorités travaillaient sur la possibilité d'évacuer les soldats blessés, le personnel médical et les chapelains militaires de l'aciérie, en espérant l'aide des organisations internationales et de la Turquie. Selon elle, une telle opération pourrait "durer au moins une semaine" vu le nombre de blessés qui doivent être "portés sur des brancards".

Cy.C