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Homs à nouveau visée par des bombardements meurtriers

NOUVEAUX BOMBARDEMENTS À HOMS EN SYRIE

NOUVEAUX BOMBARDEMENTS À HOMS EN SYRIE - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Les bombardements de l'armée syrienne ont fait au moins 35 morts au cours des dernières 24 heures dans la...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Les bombardements de l'armée syrienne ont fait au moins 35 morts au cours des dernières 24 heures dans la région de Homs, l'un des principaux foyers de contestation du régime de Bachar al Assad en Syrie, affirment dimanche des opposants.

Ces bombardements ont visé la ville de Homs et les localités voisines de Koussaïr, Talbisseh et Rastan, où les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) multiplient les attaques contre les patrouilles et les barrages de l'armée et contre les batteries de missiles, selon le Réseau syrien pour les droits de l'homme et d'autres organisations d'opposants.

Selon Abou Qassem, un militant basé à Rastan, au moins 500 roquettes et obus sont tombés sur cette ville située à 25km au nord de Homs depuis samedi et des hélicoptères de l'armée ont mitraillé la zone.

"L'Armée syrienne libre n'a pas la même puissance de feu (que l'armée régulière) mais elle riposte avec des attaques de guérilla tout en tentant d'éviter des échanges de tirs directs", a-t-il dit.

A Talbisseh, les habitants se sont retrouvés sous le feu des bombardements et des tirs de mortiers des forces loyalistes après la défection de plusieurs soldats samedi, selon des sources de l'opposition.

"Cinq personnes ont été tuées, dont une femme et sa fille d'un an. Elles faisaient partie des quelques civils qui n'avaient pas fui Talbisseh", a indiqué un activiste, Abou Mohammad, joint par téléphone satellite.

A Homs, foyer de la contestation du régime, l'armée a concentré ses bombardements sur le quartier d'Al Khalidiya, peuplé majoritairement de familles sunnites tribales originaires du désert su sud de Homs, ont indiqué des activistes.

A Damas, les forces syriennes ont bombardé le quartier de Kaboun (nord) et ont mené des raids dans plusieurs quartiers pour tenter de déloger les rebelles qui ont intensifié leurs attaques ces derniers jours, notamment à Barzeh et Mezze.

"Kaboun a été bombardé pour la première fois depuis le début du soulèvement. Les forces de sécurité du complexe du renseignement des forces aériennes situé à proximité ont tiré sur le quartier avec de l'artillerie anti-aérienne et des mortiers de gros calibre", a dit Abou Fida, un activiste présent sur place.

APPEL À UNE INTERVENTION INTERNATIONALE

Ces nouveaux bombardements surviennent alors que la principale organisation de l'opposition syrienne, le Conseil national syrien (CNS), s'est dotée d'un nouveau dirigeant lors d'une réunion à Istanbul.

Le Kurde Abdelbasset Sayda, qui est âgé de 56 ans et qui vit en exil en Suède, était le seul candidat à la présidence du CNS pour cette réunion des 33 membres de son secrétariat général.

Il succède à Bourhan Ghalioun, figure de l'opposition laïque, très critiqué pour avoir été constamment reconduit à la tête du Conseil depuis sa création en août dernier alors que le CNS est supposé représenter une alternative démocratique au régime autoritaire du président Bachar al Assad.

Le nouveau dirigeant a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle assure la protection des populations civiles et "stoppent la machine à tuer de manière décisive sous le chapitre Sept (de la Charte des Nations unies)".

En cas d'absence d'accord sur ce point au Conseil de sécurité, Abdelbasset Seyda a suggéré que les puissances étrangères interviennent sans mandat de l'Onu.

Il a d'autre part tenu à donner des assurances aux communautés chrétienne et alaouite de Syrie qui redoutent l'arrivée au pouvoir à Damas d'un régime issu de la majorité sunnite.

"Il n'y aura aucune discrimination fondée sur la religion, la foi ou l'origine ethnique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Sur le plan diplomatique, la communauté internationale reste divisée sur les moyens à déployer pour mettre un terme aux violences qui ont fait au moins 10.000 morts parmi la population civile depuis mi-mars 2011, selon l'Onu.

La Russie, qui a opposé à deux reprises avec la Chine son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression des manifestations antigouvernementales, a fait savoir samedi qu'elle ne s'opposerait pas au départ de Bachar al Assad si c'était le résultat d'un dialogue entre Syriens ().

En Israël, le vice-Premier ministre Shaul Mofaz a pour sa part accusé dimanche le régime syrien de commettre un génocide en Syrie. Cet ancien général a en outre critiqué la Russie pour son attitude dans la crise syrienne et il a renouvelé la demande israélienne d'une intervention militaire étrangère pour renverser Bachar al Assad.

Bertrand Boucey, Marine Pennetier et Jean-Loup Fiévet pour le service français