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Hommage national pour le "pasteur de l'Amérique" Billy Graham

Le cercueil de Billy Graham exposé sous le Capitole.

Le cercueil de Billy Graham exposé sous le Capitole. - Alex Edelman / AFP

Il était la figure de proue du "télévangélisme" depuis les années 50 et s'était fait une place auprès des présidents américains. Mort il y a une semaine, le pasteur Billy Graham a eu les honneurs d'une cérémonie officielle ce mercredi sous le Capitole à Washington, en compagnie de Donald Trump.

L'Amérique rendait mercredi un hommage national au célèbre pasteur évangéliste Billy Graham, décédé à 99 ans, un honneur rare accordé à ce religieux qui avait l'oreille des présidents et dont les prêches remplissaient les stades du monde entier. Le cercueil du prédicateur qui a popularisé le télévangélisme dans les années 1950 doit être exposé pendant deux jours en chapelle ardente sous la coupole du Capitole, un hommage normalement réservé aux présidents et aux hauts responsables politiques ou militaires. Billy Graham est le quatrième simple citoyen à être honoré de la sorte.

Pendant plus de soixante ans, le révérend Graham a exercé son influence spirituelle sur les protestants américains et du monde entier, ainsi qu'auprès de douze présidents américains de Harry Truman à Barack Obama. "Aujourd'hui nous le remercions pour cette vie extraordinaire et c'est très bien que nous le fassions ici, sous la coupole du Capitole où est conservée la mémoire du peuple américain", a affirmé le président Donald Trump, lors d'une cérémonie à laquelle ont assisté la famille de Billy Graham et des responsables politiques.

Son cercueil a été porté par des militaires jusqu'au centre de ce lieu emblématique de l'histoire américaine, qui sera ouvert au public dans l'après-midi. Une foule était déjà présente sur le parvis du Capitole depuis le début de matinée, pour lui rendre un dernier hommage.

"Le pasteur de l'Amérique"

William Franklin Graham Jr est décédé le 21 février à son domicile de Montreat, en Caroline du Nord, dans le sud-est des Etats-Unis. De santé fragile ces dernières années, il souffrait notamment de la maladie de Parkinson et d'un cancer de la prostate. Il avait eu une révélation religieuse à 16 ans et avait très vite attiré les foules grâce à son charisme, sa voix de stentor et ses prêches fougueux, devenant une véritable pop-star de la Bible.
Surnommé le "Pasteur de l'Amérique", Billy Graham a multiplié des années 1940 au milieu des années 2000 les prêches aux quatre coins de la planète. Il a organisé plus de 400 immenses rassemblements dans des stades et des salles de concert, mené des "croisades" dans 185 pays, écrit une trentaine de livres traduits en une quarantaine de langues. Ce prédicateur très cathodique a su habilement utiliser la radio et la télévision dès le début des années 1950 pour faire renaître le mouvement évangéliste, devenant ainsi un pionnier du "télévangélisme".

Né le 7 novembre 1918, aîné de quatre enfants, Graham a été élevé dans une ferme laitière de Charlotte en Caroline du Nord. Ordonné pasteur baptiste en 1939, il a épousé la fille d'un missionnaire chrétien en Chine, Ruth McCue Bell avec laquelle il a eu cinq enfants. Décédée en 2007 à 87 ans, elle est toujours restée presbytérienne malgré près de 64 ans de mariage.

Un voyage en Corée du nord 

Son fils aîné William Franklin Graham III a repris le flambeau: ordonné en 1982, il est prédicateur évangéliste et préside la fondation créée par son père depuis 1995. Son second fils, Nelson, et l'une de ses filles, Anne Graham Lotz, ont également été ordonnés et sont des prédicateurs.

Anticommuniste fervent, le révérend Graham était pourtant devenu en 1992 le premier dirigeant religieux à se rendre en Corée du Nord, où le régime était durement atteint par l'effondrement du bloc soviétique. Il avait notamment remis au "Grand leader" Kim Il Sung un message du président américain George Bush. Ce voyage avait ouvert la voie à une visite historique en Corée du Nord de l'ancien président américain Jimmy Carter qui avait rencontré Kim Il Sung et contribué à négocier un accord pour apaiser la crise.

R.V. avec AFP