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Himalaya: course contre la montre pour éviter l'amputation à l'alpiniste Elisabeth Revol

Elisabeth Revol est hospitalisée au Pakistan.

Elisabeth Revol est hospitalisée au Pakistan. - AFP PHOTO / GILGIT BALTISTAN INFORMATION DEPARTMENT

Si elle a pu être sauvée lors d'une opération de sauvetage conduite samedi sur les pentes d'un sommet pakistanais de l'Himalaya, l'alpiniste française Elisabeth Revol n'est pas entièrement tirée d'affaire. Selon les déclarations dans la presse d'un médecin spécialiste des pathologies de l'altitude et du froid qui suit son dossier, elle risque l'amputation en raison de gelures.

Bloquée jeudi sur les pentes redoutables du Nanga Parbat, un sommet pakistanais de l'Himalaya, l'alpiniste française Elisabeth Revol, 37 ans, a été secourue samedi en pleine nuit, au prix d'une opération de sauvetage d'ampleur. Son compagnon de cordée, le Polonais Tomek Mackiewicz, n'a quant à lui pas pu être sauvé. Elisabeth Revol est arrivée à Islamabad dimanche matin et son retour en France est attendu d'ici 48 heures maximum, est-il précisé sur le site du Point

Son état inspire cependant une certaine inquiétude. Elle souffre d'engelures sévères aux mains et aux orteils après avoir subi des températures de -50°C. Emmanuel Cauchy, médecin spécialiste des pathologies de l’altitude et du froid et surnommé "Docteur Vertical" selon Le Parisien qui l'a contacté dimanche, a suivi le cas de l'alpiniste depuis la France, jaugeant la situation sur photos. "C’est une course contre-la-montre. Le pied est particulièrement touché. En temps normal, ce type de gelure évolue vers l’amputation. J’ai transmis un protocole de soins à mon confrère pakistanais pour appliquer le traitement le plus rapidement possible. Je préfère être pessimiste, en espérant une bonne surprise selon l’évolution des gelures".

"On n'est pas dans les conditions les plus parfaites"

Or, le traitement préconisé en pareil schéma est la mise sous perfusion du patient avec un puissant vasodilatateur, appelé l'Iloprost. Malheureusement, il a fallu 24 heures au personnel pakistanais pour trouver l'équivalent. "On n’est pas dans la meilleure configuration. Si on avait eu la personne à Chamonix, on aurait pu guérir ses gelures. Là, on n’est pas dans les conditions les plus parfaites", a expliqué lundi le docteur Emmanuel Cauchy au site de France Info. 

Celui-ci avait glissé dimanche au Parisien qu'il avait pu s'entretenir deux fois par téléphone avec Elisabeth Revol. "Elle est en forme, presque euphorique d’avoir été récupérée. On n’a pas eu le temps de parler de son histoire", a déclaré le praticien. Et la perte de Tomek Mackiewicz est désormais au centre des enjeux. L'époux d'Elisabeth Revol, Jean-Christophe, domicilié dans la Drôme, a ainsi confié au Dauphiné Libéré, après avoir évoqué son soulagement: "Il va falloir gérer son rapatriement mais surtout le décès de Tomek. C’est un drame… Elle a réussi l’ascension de Nanga Parbat mais elle revient seule". Le docteur Emmanuel Cauchy affirme d'ailleurs que l'alpiniste miraculée aura besoin d'une prise en charge psychologique après son rapatriement. 

R.V.