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Heurts entre manifestants et forces de l'ordre à Athènes

Heurts entre lycéens et forces de l'ordre à Athènes, où ces violences ont éclaté en marge d'un défilé de plusieurs centaines de personnes qui commémoraient la mort d'un jeune manifestant tué par la police en 2008. /Photo prise le 6 décembre 2011/REUTERS/J

Heurts entre lycéens et forces de l'ordre à Athènes, où ces violences ont éclaté en marge d'un défilé de plusieurs centaines de personnes qui commémoraient la mort d'un jeune manifestant tué par la police en 2008. /Photo prise le 6 décembre 2011/REUTERS/J - -

par Renee Maltezou ATHENES (Reuters) - Des heurts ont opposé mardi devant le Parlement grec des centaines de manifestants cagoulés aux forces de...

par Renee Maltezou

ATHENES (Reuters) - Des heurts ont opposé mardi devant le Parlement grec des centaines de manifestants cagoulés aux forces de l'ordre en marge d'une manifestation.

Des centaines de personnes s'étaient rassemblées dans la capitale jusqu'au parlement pour commémorer la mort d'un jeune lycéen tué par la police en 2008.

La mort d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, avait déclenché les émeutes les plus violentes de l'histoire du pays. Les troubles, qui se nourrissaient également des difficultés économiques, avaient duré deux semaines et joué un rôle dans l'alternance politique aux législatives d'octobre 2009.

La crise de la dette grecque a éclaté peu de temps après l'arrivée des socialistes au pouvoir, lorsque les nouveaux gouvernants ont découvert la réalité de la situation macroéconomique du pays.

La Grèce est depuis lors le théâtre de manifestations régulières qui dégénèrent souvent en affrontements entre policiers et manifestants devant le parlement.

Mardi, une bonne vingtaine de personnes ont été légèrement blessées, ont dit la police et un journaliste de Reuters. Quinze contestataires ont été interpellés.

Les manifestants jetaient des pavés et des cocktails Molotov sur les policiers. L'affrontement a duré plus d'une heure et les violences ont repris dans la soirée à l'occasion d'une deuxième manifestation.

La police a fait usage de gaz lacrymogène et formé un cordon protecteur devant le Parlement, où les députés débattaient du budget de l'Etat pour 2012.

Des groupes de militants radicaux, vêtus de noir, ont brisé des vitrines et incendié des poubelles.

Des incidents ont été signalés dans d'autres quartiers d'Athènes ainsi qu'à Salonique, dans le nord du pays.

BUDGET

Les cortèges étaient plus maigres que ceux des derniers rassemblements liés à cet événement et des dernières manifestations contre la politique économique.

Dans le centre d'Athènes, le cortège principal des manifestants a dénoncé les nouvelles mesures d'austérité. "La révolution sociale maintenant", pouvait-on lire sur une banderole.

"C'est une colère sourde, comme une tension, et c'est dangereux", a constaté Mary Bossis, professeur de sécurité internationale à l'université du Pirée.

Les députés doivent se prononcer dans la soirée sur le budget 2012 préparé par le gouvernement d'union de Lucas Papadémos. Le budget contient des hausses d'impôts et des réductions des dépenses de l'Etat, pour parvenir à un déficit de 6,7% du produit intérieur brut en 2012 contre 9% cette année.

Il devrait être adopté sans difficulté malgré la colère sociale, en raison de la marge dont dispose le gouvernement de coalition au Parlement.

La Grèce a obtenu la semaine dernière le versement d'une nouvelle tranche d'aide internationale de huit milliards d'euros, qui lui permet jusqu'à présent d'éviter la faillite.

"Il n'y a pas de solution miracle", a dit le ministre du Travail, George Koutroumanis, aux députés. "Mais en 2012, nous devrons travailler pour ramener la croissance et les investissements qui créeront du travail."

"Nous devons résoudre ces problèmes qui sapent la cohésion sociale et frappent des centaines de milliers de jeunes", a insisté le ministre.

Le taux de chômage des jeunes a atteint 43% en Grèce après une succession de plans d'austérité qui ont contribué à provoquer une quatrième année consécutive de récession.

Marine Pennetier, Henri-Pierre André et Clément Guillou pour le service français, édité par Gilles Trequesser