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Hausse des violences contre les hôpitaux en zone de conflit

Yves Daccord, directeur général de la Croix-Rouge. Dans son rapport "Soins en danger", l'organisation humanitaire souligne que le nombre d'attaques dirigées contre des hôpitaux et le personnel de santé dans les zones de conflit est en hausse et qu'il met

Yves Daccord, directeur général de la Croix-Rouge. Dans son rapport "Soins en danger", l'organisation humanitaire souligne que le nombre d'attaques dirigées contre des hôpitaux et le personnel de santé dans les zones de conflit est en hausse et qu'il met - -

par Stephanie Nebehay GENEVE (Reuters) - Le nombre d'attaques dirigées contre des hôpitaux et le personnel de santé dans les zones de conflit est en...

par Stephanie Nebehay

GENEVE (Reuters) - Le nombre d'attaques dirigées contre des hôpitaux et le personnel de santé dans les zones de conflit est en hausse et met en danger la vie et la santé de millions de personnes, rapporte mercredi le Comité international de la Croix Rouge (CICR).

Dans son rapport "Soins en danger", l'organisation humanitaire, qui intervient dans les situations de conflit pour y apporter les produits de première nécessité et les premiers soins, réclame un arrêt des attaques visant les hôpitaux et le personnel médical.

"Au Sri Lanka et en Somalie, les hôpitaux sont bombardés, en Libye les ambulances essuient des tirs, en Colombie des équipes médicales sont tuées et en Afghanistan des blessés sont contraints de patienter pendant des heures à bord de véhicules aux points de contrôle", souligne le directeur général du CICR, Yves Daccord, dans un communiqué.

L'organisation humanitaire s'appuie dans son rapport sur une série d'incidents survenus dans 16 pays qui ont perturbé l'acheminement des soins. Il s'agit dans une grande majorité de cas d'attaques délibérées en violation complète du droit humanitaire international, note le CICR.

"Des personnes meurent parce que l'ambulance n'est pas arrivée à temps, parce que le travail du personnel médical a été entravé, parce que même les hôpitaux sont la cibles d'attaques ou, plus simplement, parce que l'environnement est trop dangereux pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire", déclaré le Dr Robin Coupland, qui a participé au rapport.

"Dans les conflits du monde entier, les combattants oublient de s'occuper des civils pris entre deux feux. Ce sont invariablement les proches et les voisins qui amènent les blessés à l'hôpital", indique le rapport.

CRAINTE DE REPRÉSAILLES

Les plus graves attaques visant le personnel médical se concentrent en Afghanistan, en Irak, au Sri Lanka et en Somalie, selon le CICR.

"Dans les soulèvements récents à Bahreïn, en Syrie et au Yémen, les manifestants sont beaucoup trop effrayés pour venir dans les hôpitaux par crainte d'être identifiés par leurs blessures et de subir de lourdes représailles", souligne le Comité international de la Croix-Rouge.

A Bahreïn, théâtre de manifestations majoritairement chiites contre le régime sunnite, l'armée a pris le contrôle de l'hôpital de Salmaniya, à Manama, considéré comme un soutien à la cause des manifestants anti gouvernements. Quarante sept médecins et infirmières, qui ont apporté des soins aux manifestants blessés, ont été arrêtés, rapporte le CICR.

En Libye, l'hôpital d'Ajdabiah semble être utilisé "comme une couverture pour les snipers" (tireurs embusqués), indique le CICR dans fournir plus de détails.

"Le CICR a également été informé du détournement de l'emblème du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge dans le cadre d'opérations militaires et des ambulances ont été utilisées pour transporter des armes et des combattants armés."

Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser