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Guerre en Ukraine: où en est-on au 32e jour du conflit?

Un soldat ukrainien présent à un check-point de la ville de Stoyanka, le 27 mars 2022

Un soldat ukrainien présent à un check-point de la ville de Stoyanka, le 27 mars 2022 - FADEL SENNA / AFP

Alors que les combats semblent se concentrer sur l'est du pays, Kiev estime que la situation à Marioupol pourrait encore se dégrader dans les jours à venir.

Au lendemain du virulent discours de Joe Biden, au cours duquel le président des États-Unis a violemment critiqué son homologue russe Vladimir Poutine, la diplomatie tente de se remettre en marche. Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé à la désescalade et au dialogue. D'un point de vue militaire, les dernières informations font surtout état d'attaques à l'est, dans les zones de Donetsk et Lougansk.

• Les combats se poursuivent à l'est

Dans un dernier bulletin, l'armée ukrainienne assure que dans les zones de Donetsk et Lougansk, "sept attaques ennemies ont été repoussées" et huit tanks russes détruits. A Kiev, "les groupes de sabotage de l'ennemi essayent toujours de pénétrer" dans la ville, selon l'état-major ukrainien.

L'armée russe poursuit ses rotations et renforts depuis le Bélarus voisin et la Russie afin de gagner des positions aux abords de la capitale ukrainienne, relève le centre d'analyses américain Institute for the study of war (ISW) dans une note datée de samedi.

Le ministère russe de la Défense a annoncé de son côté la destruction d'un dépôt de missiles dans un village situé à 30 km au sud-ouest de Kiev, tandis que la ville de Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, continue de résister.

• L'Ukraine craint une aggravation à Marioupol et à l'est

A la suite de l'annonce par l'État-major russe d'une "concentration de ses efforts sur la libération du Donbass", Kiev craint une aggravation de la situation à Marioupol et dans l'est de l'Ukraine.

Cette annonce russe pourrait entrainer "une aggravation" de la situation autour de Marioupol, port stratégique du sud-est du pays assiégé depuis la fin février, et dans l'ensemble du bassin minier du Donbass, a déclaré Oleksiï Arestovytch, dans un message vidéo posté sur le compte Telegram de la présidence.

Selon lui, cette annonce permet aux Ukrainiens d'espérer pouvoir "chasser l'ennemi" des régions de Kiev, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Kharkiv (est), et annoncer, dans les prochaines semaines, "des victoires et des contre-attaques."

• Auchan se justifie, l'Ukraine appelle au boycott

Un choix "pas simple". Le PDG d'Auchan Retail International Yves Claude a défendu dans le JDD ce dimanche le maintien des activités du groupe en Russie malgré le nouvel appel de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale mercredi passé.

"Il est facile de nous critiquer, mais nous on est là, on fait face et on agit pour la population civile", répond-il aux critiques qui appellent l'Association familiale Mulliez (Leroy Merlin, Auchan ou Decathlon) à quitter la Russie, estimant que ses enseignes font d'elle un des plus gros contribuables pour le budget de l'Etat russe.

Dans la journée, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba a appelé à un boycottage des supermarchés français Auchan ainsi que des enseignes Leroy-Merlin et Décathlon, détenues par le même groupe familial.

• Lougansk veut un référendum

Un pas de plus vers la sécession? Le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.

"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Lougansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes. "Je ne sais pas pourquoi, je suis sûr que cela sera le cas", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur une date possible.

La proposition n'est pas sans rappeler le référendum unilatéral qui s'est tenu en 2014 en Crimée, concernant un éventuel rattachement de la péninsule à la Russie. Au terme d'un vote qui n'est pas reconnu par la communauté internationale, le "oui" l'emportait à 96,8%.

Emmanuel Macron a appelé à la désescalade. "Je n'utiliserais pas ce genre de propos parce que je continue de discuter avec le président Poutine", a-t-il déclaré sur France 3. Avant sa prise de parole, le président américain avait traité Vladimir Poutine de "boucher" pour les crimes commis selon lui par l'armée russe en Ukraine.

"Nous voulons arrêter la guerre que la Russie a lancée en Ukraine sans faire la guerre. C'est l'objectif" et "si on veut faire cela, il ne faut pas être dans l'escalade ni des mots ni des actions", a estimé le président de la République.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV