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Guerre en Ukraine: le complexe métallurgique d'Azovstal, dernier bastion ukrainien à Marioupol

Selon les autorités locales, plus de 1000 civils se sont réfugiés dans les souterrains de l'aciérie, attaquée depuis plusieurs jours par les forces russes.

Un complexe où se sont retranchés les derniers militaires ukrainiens. L'usine Azovstal, à Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, est le dernier rempart tenant encore face à l'envahisseur russe dans cette ville portuaire hautement stratégique pour Moscou.

L'usine, qui fabrique du matériel de chemin de fer, des grues et autres produits métallurgiques lourds, représente un double intérêt pour les Russes: il s'agit de l'une des plus grandes usines métallurgiques en Europe mais surtout du bastion où se sont réfugiés des soldats ukrainiens, des mercenaires étrangers mais aussi des civils.

"Une ville dans la ville"

S'étendant sur plus de 11km2, le site industriel est loin d'avoir été choisi par hasard pour accueillir les derniers Ukrainiens présents.

"Comment se représenter la zone industrielle? C'est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique, ce n'est pas possible de bombarder d'en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps", admettait la semaine dernière Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes prorusses de Donetsk.

Des sources évoquent plus de 20 kilomètres de couloirs souterrains, jusqu'à 30 mètres de profondeur. L'information n'a pu être vérifiée par nos confrères de l'AFP de source fiable.

Pour les forces russes, l'entrée dans les tunnels est "impossible", confirme Alexander Grinberg, analyste au Jerusalem Institute for Security and Strategy (JISS). Elles "peuvent essayer de le faire, mais elles seront massacrées parce que les défenseurs des tunnels ont l'avantage tactique absolu".

Un cessez-le-feu proposé ce mardi pour évacuer le site

L'armée russe a dit aussi mardi avoir mis en place "trois colonnes humanitaires" dans trois rues situées au nord, à l'ouest et à l'est de l'usine Azovstal. Ces colonnes, composées d'une quarantaine de véhicules, dont des ambulances, doivent permettre de "transporter des gens" selon Moscou. Dans le même temps, Edouard Bassourine a affirmé que des "groupes d'assaut" soutenus par l'artillerie et l'aviation russes avaient "en partie" lancé un assaut sur Azovstal.

Un cessez-le-feu a ainsi été proposé à 12h mardi pour qu'entre "14h et 16h heure de Moscou, toutes les unités armées ukrainiennes sans exception et les mercenaires étrangers sortent (d'Azovstal) sans armes ni munitions".

Des conditions jugées "inacceptables" par Myhailo Vershynin, responsable de la police à Marioupol, qui a ajouté que "personne ne les accepterait", selon des propos rapportés par CNN.

"Celles et ceux qui se trouvent actuellement dans les refuges sous l'usine sont des personnes refusant catégoriquerment de se rendre dans la région séparatiste de Donetsk, ils veulent pouvoir partir pour l'Ukraine", a poursuivi Myhailo Vershynin.
Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV