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Guerre en Ukraine: l'Otan estime avoir le droit de déployer ses forces dans l'est de l'Europe

Mircea Geoana, le chef adjoint de l'Otan, le 15 mai 2022 à Berlin

Mircea Geoana, le chef adjoint de l'Otan, le 15 mai 2022 à Berlin - John MACDOUGALL / AFP

Les Russes "s'étaient engagés à ne pas agresser les voisins, c'est ce qu'ils sont en train de faire, et à tenir des consultations régulières avec l'Otan, ce qu'ils ne font pas", dénonce ce dimanche le chef adjoint de l'Alliance.

Le chef adjoint de l'Otan, Mircea Geoana, a estimé ce dimanche que dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine, l'Alliance atlantique n'était plus tenue par ses anciens engagements envers Moscou de ne pas déployer ses forces en Europe orientale.

L'Acte fondateur sur les relations entre l'Otan et la Russie, signé il y a 25 ans, prévoyait entre autre des mesures visant à "prévenir toute concentration de forces conventionnelles", notamment en Europe centrale et orientale.

Mais en attaquant l'Ukraine et rompant tout dialogue avec l'Alliance, la Russie a elle-même "invalidé le contenu de cet Acte fondateur", a souligné Mircea Geoana dans une interview à l'AFP à Vilnius.

Les Russes "s'y étaient engagés à ne pas agresser les voisins, c'est ce qu'ils sont en train de faire, et à tenir des consultations régulières avec l'Otan, ce qu'ils ne font pas", a précisé Mircea Geoana. L'Acte fondateur "ne fonctionne simplement pas, à cause de la Russie", a-t-il estimé.

L'Otan n'a désormais plus "aucune restriction"

Selon le chef adjoint de l'Otan, l'Alliance n'a désormais plus "aucune restriction" pour se doter d'une "posture robuste sur le flanc est". En 2017, l'Otan a déjà déployé des groupements tactiques multinationaux dans les États baltes et en Pologne pour dissuader la Russie, puis envoyé des renforts après l'invasion russe de l'Ukraine fin février.

Les États baltes souhaitent actuellement une présence de l'Otan encore plus importante et lui demandent notamment de développer des brigades, à la place de groupements tactiques moins importants.

Les ministres de la Défense de l'Otan se réuniront à la mi-juin pour discuter cette question, et les dirigeants de l'Alliance devraient sanctionner les décisions lors du sommet qui se tiendra à Madrid à la fin du même mois.

A.G avec AFP