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Guerre en Ukraine: ce que l'on sait de la mort du journaliste Brent Renaud à Irpin

Des soldats ukrainiens transportent une civière ensanglantée, à Irpin, au nord-ouest de Kiev, le 13 mars 2022

Des soldats ukrainiens transportent une civière ensanglantée, à Irpin, au nord-ouest de Kiev, le 13 mars 2022 - Dimitar DILKOFF © 2019 AFP

Journaliste aguerri et primé à de multiples reprises, Brent Renaud avait déjà été envoyé à plusieurs reprises en zones de conflit.

Journée noire dans le monde des médias. Au 18e jour de l'invasion russe en Ukraine, un journaliste américain a trouvé la mort par balles dimanche à Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, théâtre de violents combats depuis plusieurs jours, a-t-on appris de sources concordantes.

Il s'agit de Brent Renaud, un photographe et réalisateur indépendant de 50 ans. Il est le premier journaliste étranger à être tué depuis le début du conflit le 24 février. Un journaliste de la télévision publique ukrainienne avait été tué le 1er mars dans le bombardement russe de la tour de télévision de Kiev.

Des circonstances encore floues

Selon les premières constatations, Brent Renaud circulait en compagnie d'un second journaliste américain, qui a également été blessé, a précisé à l'AFP Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes qui a pris en charge les victimes.

Brent Renaud "a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup", a-t-il précisé. Un journaliste de l'AFP a vu le corps du journaliste tué, qui avait ses papiers d'identité sur lui, y compris une ancienne carte d'accréditation du New York Times. L'autre journaliste américain, apparemment légèrement blessé, a de son côté témoigné dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Un journaliste aguerri

Comme le rappelle le New York Times dans un article consacré au défunt, celui-ci est un journaliste mais aussi cinéaste primé à de multiples reprises qui avait travaillé pour de nombreux médias dont HBO, NBC et le New York Times. Dans un tweet publié quelques minutes après l'annonce, Cliff Levy, l'un des responsables de ce média, a présenté ses condoléances mais toutefois précisé que Brent Renaud n'était actuellement pas en mission pour eux.

"Il a contribué au New York Times par le passé", confirme le service communication du NYT sur Twitter, qui ajoute que le badge à leur nom retrouvé sur son corps avait "été délivré pour une mission il y a plusieurs années."

Ces dernières années, il avait travaillé avec son frère Craig et avait remporté le prix Peabody pour un reportage réalisé pour le média Vice News sur une école de Chicago. Il avait en outre été envoyé à de multiples reprises en zone de conflit, comme c'est actuellement le cas en Ukraine.

Depuis 2010, il avait ainsi couvert la guerre en Afghanistan et en Irak, le tremblement de terre en Haïti et les violences liées aux cartels au Mexique et en Amerique centrale.

Quelles réactions?

Comme le précise encore le New York Times, Anton Gerashchenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, a déclaré dans un communiqué que Brent Renaud avait "payé de sa vie pour avoir tenté de dénoncer l'insidiosité et la cruauté de l'agresseur."

Les autorités ukrainiennes ont rapidement accusé leurs ennemis russes d'avoir tiré sur les journalistes américains, mais l'origine des tirs était difficile à établir dans l'immédiat. Les combats sont intenses dans la région d'Irpin, et des journalistes de l'AFP y ont entendu dimanche des tirs d'artillerie et d'armes plus légères.

"Nous consultons les Ukrainiens pour déterminer comment cela est arrivé", a déclaré sur la chaîne américaine CBS Jake Sullivan, conseiller national à la sécurité du président américain Joe Biden, en dénonçant un meurtre "choquant et horrifiant".

Sur Twitter, Christophe Deloire, secrétaire général et directeur général de Reporters sans frontières demande quant à lui à ce que "toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort du documentariste Brent Renaud et des blessures infligées au journaliste qui était avec lui dans la banlieue de Kyiv."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV