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Guerre en Ukraine: Berne interdit à l'Allemagne de transmettre des munitions suisses à Kiev

En Suisse, la guerre en Ukraine lance un débat sur la neutralité et sur un rapprochement avec l'Otan

En Suisse, la guerre en Ukraine lance un débat sur la neutralité et sur un rapprochement avec l'Otan - Fabrice COFFRINI

Au nom du droit de la neutralité et de la législation suisse sur le matériel de guerre, le ministre de l'Economie Guy Parmelin a refusé une demande du gouvernement allemand.

La Suisse a interdit mercredi à l'Allemagne d'envoyer en Ukraine les munitions de fabrication suisse destinées aux blindés de défense antiaérienne que Berlin veut livrer à Kiev, qui en a besoin contre les missiles de croisière et drones kamikazes.

"Il n'y a toujours pas lieu de répondre favorablement à la demande de l'Allemagne de transmettre du matériel de guerre suisse à l'Ukraine" au nom du droit de la neutralité et de la législation suisse sur le matériel de guerre, explique Guy Parmelin, le ministre de l'Economie dans un courrier à la ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht.

Berne avait rejeté une première demande en juin, mais la ministre allemande est revenue récemment à la charge arguant, selon l'hebdomadaire Spiegel que le Gepard était un élément crucial pour la protection des infrastructures ukrainiennes et notamment portuaires dans le sud du pays d'où partent les exportations de céréales.

La neutralité suisse en question

Il s'agit dans ce cas précis de 12.400 munitions de 35mm destinées au Gepard, un système de défense antiaérien bi-tube et sur chenilles doté d'un radar de tir que les Ukrainiens réclament en particulier pour détruire en vol les missiles de croisière et les drones kamikazes lancés par les forces russes.

L'Allemagne a livré ou est en train de livrer 30 Gepard à l'Ukraine, selon les chiffres officiels du gouvernement fédéral.

Le débat sur la neutralité a été ravivé en Suisse par la décision du Conseil fédéral d'adopter toutes les sanctions instaurées contre la Russie par l'Union européenne depuis le 24 février et l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Certains responsables politiques suisses notamment dans les rangs de l'UDC (droite radicale et premier parti du pays), estiment que c'est déjà s'engager trop et miner le principe de neutralité.

Le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis répète inlassablement qu'il n'en est rien.

A.G avec AFP