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Guerre en Ukraine: à Orikhiv, le quotidien de 5000 habitants sous les bombardements russes

Depuis le début du conflit, près de 10.000 personnes ont quitté la ville, située à quelques kilomètres seulement de la ligne de front.

Une vie passée sous les bombes. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février dernier, la ville d'Orikhiv, dans le sud-est du pays, est devenue le théâtre d'incessants bombardements, la ligne de front ne se trouvant qu'à quelques kilomètres de là.

Située dans l'oblast de Zaporijia, sur la route qui relie la centrale nucléaire du même nom à la ville de Marioupol et la mer d'Azov, Orikhiv s'est peu à peu vidée de ses occupants, passant de 15.000 habitants avant le conflit à seulement 5000 actuellement, principalement des hommes.

"Nous avons peur, mais on est habitués"

Devant la caméra de BFMTV, une des rares femmes encore présentes à Orikhiv montre à quoi ressemble son quotidien. Alors qu'elle se promène dans la rue avec son enfant dans une poussette, plusieurs puissantes détonations sont entendues au loin.

"Oui, nous avons peur, mais on est habitués. On sait comment on doit se cacher, comment on doit se baisser. Nous sortons rarement, c’est terrifiant ici", témoigne-t-elle.

Quelques minutes plus tard, c'est Valéry, la cinquantaine, qui tient à montrer un obus tombé directement dans son jardin. "Je suis venu hier [jeudi, NDLR], il y avait des bombardements, l'arbre est tombé", détaille-t-il, interrompu par de nouvelles déflagrations. "C'est un bombardement russe, on doit y aller."

Cette situation n'est pas nouvelle à Orikhiv, où la violence est quotidienne. En avril dernier, BFMTV s'était déjà rendu sur place, quelques semaines après le début de l'invasion russe, et de violents bombardements avaient déjà eu lieu. " Ça a bombardé tellement fort qu’il y avait beaucoup de fumée et qu’on ne faisait plus la différence entre le ciel et la terre", détaillait Vasyl.

Sans eau ni électricité

Comme c'est le cas dans plusieurs autres localités, l'eau et l'électricité sont coupés, et les autorités ukrainiennes ont demandé l'évacuation totale de la ville. Un départ rendu difficile par la présence permanente de l'armée russe, assure à notre antenne le maire d'Orikhiv, Anatoliy Hvorostianov.

"En travaillant sur le plan d’évacuation, on se rend compte qu’on ne sait même pas quel point de rassemblement choisir, car il n’y a aucun endroit épargné par les bombardements", déplore-t-il.

Pour autant, certains habitants refusent de quitter les lieux et s'adaptent à ce nouveau quotidien. Sur la place principale du village, plusieurs habitants et habitantes portent des équipements de guerre, dont des gilets pare-balles, pour simplement faire leurs courses.

"Quand nous sommes dehors, nous portons notre gilet et le casque aussi. On essaie de se protéger pour survivre", explique l'une d'entre elles.

Depuis le début du conflit, les autorités ukrainiennes estiment que les deux-tiers des bâtiments de la ville ont été touchés par des frappes russes. En revanche, aucune communication n'a été faite en ce qui concerne le bilan humain à Orikhiv.

Jérémie Paire et Hugo Dorsemaine, avec Hugo Septier