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Grippe porcine : témoignages et conseils

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Commerces fermés, vols suspendus, états en alerte et cas confirmés dans différents pays : la grippe porcine se propage. Une française « cloîtrée » à Mexico témoigne et un spécialiste de la grippe, rassure.

La grippe porcine continue de progresser : chaque jour, de nouveaux cas sont confirmés dans le monde, ce qui a conduit l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à maintenir un niveau d'alerte élevé.

En France, un couple « probablement » infecté par le virus

Pour la première fois, l'Institut national de veille sanitaire (INVS) parle de cas "probables" d'infection en France. Un couple habitant la région parisienne est hospitalisé depuis hier mardi. S'ils ne présentent aucun signe inquiétant pour le moment, uniquement les symptômes classiques d'une grippe, celle-ci serait bien de type H1N1. Le couple revient en effet d'un voyage récent au Mexique, et les premières analyses sanguines laissent penser qu'ils sont bien infectés par ce virus. En attendant les résultats définitifs [il faut compter généralement 72 heures], les proches du couple ont reçu un traitement préventif, et il leur a été demandé de limiter leurs déplacements. Pour l'INVS, il n'y a pas de raison de s'alarmer. Compte-tenu de la vitesse de propagation, dit l'institut, il fallait plus ou moins s'attendre à ce que ce type de cas survienne rapidement en France.

« Interdiction de s'embrasser, de se toucher... »

Au Mexique, foyer de l'épidémie, le virus aurait fait jusqu'à 152 morts mais le nombre de décès avérés est toujours officiellement d'une vingtaine. Les mesures de précaution ont été renforcées : toutes les écoles, les bars et restaurants sont fermés au public. Et les rapports entre habitants ont changé, comme en témoigne une française vivant à Mexico depuis 5 ans : « Ce week-end, on a eu un peu l'interdiction ministérielle de s'embrasser, de se toucher, de se donner une poignée de mains... c'est respecté : entre collègues on se dit bonjour à 2 mètres de distance, on s'embrasse plus, on ne se prend pas dans les bras, la fameuse accolade mexicaine pour se saluer, on ne l'a plus. [...] Tout le monde est cloîtré chez soi. On ne voit plus rien de l'effervescence habituelle de cette ville de 20 millions d'habitants, où les gens mangent dans la rue, jouent de la musique, font l'aumône... »

« On ne meurt pas de la grippe, mais... »

Le professeur Antoine Flahault, directeur de l'école des Hautes Etudes en Santé publique, a été responsable du réseau Sentinelles de l'Inserm qui surveille la grippe en France et a développé le système mondial de surveillance de la maladie. Il se veut rassurant : « on ne meurt pas de la grippe. On meurt des complications de la grippe. On meurt très très rarement du virus de la grippe. Quand on parle de pandémie, tout de suite on a très peur. Les pouvoirs publics ont peur. Parce que c'est le nombre qui fait peur, la grande proportion de la population qui va être concernée. Et probablement, comme la moitié des Français et la moitié de la population mondiale risquent d'en être infectées, ça entraînera un certain nombre de dégâts. Parce qu'on ne passe pas impunément sur une population aussi importante sans que les plus faibles, les plus vulnérables en payent un très lourd tribut. »

Invité de Bourdin & Co, le docteur Jean-Marie Cohen, Coordinateur national du réseau du GROG (Groupes régionaux d'Observation de la Grippe) a répondu aux questions des auditeurs. Pour voir ses conseils, cliquez ici.

La rédaction, avec Nicolas Marsan