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Grève générale contre l'austérité en Grèce

Station de métro fermée à Athènes. Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce alors que le parlement s'apprête à voter un nouveau train de mesures d'austérité pour tenter de résoudre la crise de la de

Station de métro fermée à Athènes. Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce alors que le parlement s'apprête à voter un nouveau train de mesures d'austérité pour tenter de résoudre la crise de la de - -

ATHENES (Reuters) - Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce alors que le parlement...

ATHENES (Reuters) - Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce alors que le parlement s'apprête à voter un nouveau train de mesures d'austérité pour tenter de résoudre la crise de la dette du pays.

Le mouvement concerne les administrations, les entreprises, les services publics mais également les commerces de détail avec une importante manifestation prévue devant le parlement où s'étaient produits de violents affrontements en juin.

Les dirigeants européens se retrouvent dimanche pour un sommet consacré à la crise de la dette souveraine dans la zone euro et à la question du déblocage d'une nouvelle tranche d'aide pour permettre à la Grèce de faire face à ses échéances financières au-delà du mois de novembre.

Le Premier ministre socialiste George Papandreou a une nouvelle fois appelé mardi soir à la discipline des élus de son parti qui doivent se prononcer sur l'adoption des mesures d'austérité.

"Nous devons poursuivre dans cette guerre, en tant que peuple, en tant que gouvernement, en tant que groupe parlementaire, afin de permettre au pays de la gagner", a dit Papandreou.

"Nous gagnerons pour le pays, nous continuerons. C'est la raison pour laquelle je suis ici", a-t-il lancé.

Le chef du gouvernement dispose d'une courte majorité de quatre sièges au parlement, ce qui devrait être suffisant pour adopter son projet d'autant qu'il pourrait bénéficier de l'appui d'une petite formation de l'opposition.

Des inquiétudes demeurent toutefois concernant la discipline du Pasok, un député du groupe socialiste ayant démissionné en signe de protestation, lundi. Deux autres ont menacé de voter contre le nouveau plan d'austérité.

Confronté à la pression des Européens et du Fonds monétaire international, Papandreou doit également composer avec le mécontentement de la rue.

MESSAGE FORT

Les manifestants ont prévu de se rassembler à partir de 08h00 GMT dans plusieurs endroits de la capitale avant de se rendre en cortège jusqu'au parlement.

"Nous allons adresser un message fort au gouvernement et au système politique", a promis Costas Tsikritas, patron du syndicat Adedy qui représente le service public. "Nous pensons que la mobilisation va être énorme", a-t-il ajouté.

Quelque 400 dockers se sont rassemblés à l'entrée du port du Pirée tandis qu'un millier de gardiens de prison se sont réunis devant le ministère de la Justice.

Les contrôleurs aériens ont décidé d'assouplir leur mouvement et d'observer un débrayage de 12 heures seulement (de minuit à midi) pour ne pas pénaliser les voyageurs.

Un porte-parole de l'aéroport d'Athènes a indiqué que 150 vols nationaux et internationaux ont été annulés tandis que 16 vols ont été reportés.

Papandreou a promis de se montrer ferme à l'égard du mécontentement populaire et entend afficher sa détermination avant le sommet européen de dimanche.

"Tous ces gens qui font du chantage et prennent le pays en otage, en occupant des bâtiments, en laissant les ordures s'entasser dans les rues, en fermant les ports et le Parthénon, doivent nous expliquer en quoi cela va nous aider à retomber sur nos pieds", a-t-il déclaré.

Un premier vote sur le projet gouvernemental doit intervenir mercredi soir suivi par un second vote sur certains articles particuliers, jeudi.

Les dispositions prévues sont une réduction des salaires et des retraites dans la fonction publique, une hausse des impôts, une suspension des accords salariaux de branche et l'instauration du droit de licenciement dans l'administration.

La Grèce qui connaît une troisième année de récession accuse une dette publique qui s'élève à 162% de son produit intérieur brut (Pib).

Lefteris Papamidas et Renee Maltezou, Pierre Sérisier pour le service français