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Grèce: un monastère et plusieurs villages entourés par les flammes sur l'île d'Eubée

Mercredi, les autorités grecques de l'île d'Eubée, dans la mer Egée, ont évacué les résidents de douze villages et d'un monastère menacés par les flammes. Ces dernières 24 heures, la Grèce a déploré 118 départs de feu sur son territoire.

Un monastère et une dizaine de villages étaient entourés par les flammes mercredi sur l'île d'Eubée, à 200 km au large d'Athènes, dans le plus violent des multiples incendies qui frappent la Grèce sous l'effet d'une canicule exceptionnelle. Les flammes immenses émergeant de la forêt et visibles de la mer témoignaient de la virulence du sinistre qui semblait incontrôlable, selon les pompiers, en raison du terrain accidenté et de l'absence de visibilité.

Trois pompiers blessés

Alors que douze villages et hameaux menacés ont été évacués, trois moines ont d'abord refusé de quitter le monastère Saint-David, situé au sommet d'une montagne près de Rovies, dans le nord d'Eubée, ont précisé la police et les pompiers. "Les flammes sont hautes de 30 à 40 mètres et encerclent le monastère. Nous suffoquons à cause de la fumée", a déclaré un moine par téléphone à l'agence de presse grecque ANA. "Nous les évacuerons de force" en cas de danger pour leur vie, a déclaré à l'AFP un officier de police. D'après l'ANA, mercredi soir, les moines étaient en sécurité et avaient quitté le monastère.

Les autorités ont appelé les habitants de Rovies et des villages proches à quitter leurs maisons et à se rassembler sur la plage, selon l'ANA. Quelque 85 personnes s'étaient réunies mercredi après-midi sur la plage et ont été évacuées par la police portuaire, qui a mis cinq bateaux à disposition. Trois pompiers ont été légèrement blessés en luttant contre les flammes, selon les autorités.

Manque de moyens

Une centaine de pompiers, aidés de sept hélicoptères et avions bombardiers d'eau, ont été mobilisés pour lutter contre cet incendie, dont le front a été estimé à une vingtaine de kilomètres, selon la protection civile. Mais "nous sommes complètement incapables d'intervenir ni par les airs ni par la terre", a déclaré le vice gouverneur de la région, Dimitris Vourdanos. "Il y a deux fronts principaux qui sont incontrôlables et plusieurs autres plus petits", a-t-il dit au quotidien Kathimerini.

Les maires de deux localités ont dénoncé le manque de moyens. "Nous prions les autorités de renforcer les forces aériennes et terrestres pour ne pas risquer des vies humaines", a déclaré Giorgos Tsapourniotis, maire de Limni, sur l'ANA. "Aucun moyen aérien n'a été déployé pour éteindre le feu", a accusé Argyris Liaskos, le maire ajdoint de Mantoudiou. "Au moins 150 maisons ont brûlé", a-t-il précisé sur Skai TV.

Sous l'effet d'une canicule exceptionnelle, avec des températures dépassant les 40 degrés, la Grèce a dû faire face ces dernières 24h à 118 incendies, selon le ministre adjoint de la protection civile Nikos Hardalias.

R.V. avec AFP