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Grande manifestation européenne contre l'austérité à Bruxelles

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mercredi dans les rues de Bruxelles à l'occasion d'une journée de mobilisation à travers l'Europe contre les mesures d'austérité qui, de l'avis des syndicats, vont freiner la reprise économique et pes

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mercredi dans les rues de Bruxelles à l'occasion d'une journée de mobilisation à travers l'Europe contre les mesures d'austérité qui, de l'avis des syndicats, vont freiner la reprise économique et pes - -

par David Brunnstrom BRUXELLES (Reuters) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mercredi dans les rues de Bruxelles à l'occasion...

par David Brunnstrom

BRUXELLES (Reuters) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mercredi dans les rues de Bruxelles à l'occasion d'une journée de mobilisation à travers l'Europe contre les mesures d'austérité qui, de l'avis des syndicats, vont freiner la reprise économique et peser lourdement sur les bas salaires.

Les syndicats avaient organisé des rassemblements dans 13 capitales européennes, de Lisbonne à Helsinki, et l'Espagne a vécu à l'heure de la grève générale, sa première depuis huit ans, pour s'opposer aux baisses des dépenses publiques ainsi qu'à des réformes du code du travail.

Des manifestations étaient ainsi prévues, outre Bruxelles, à Dublin, Lisbonne, Rome, Paris, Riga, Varsovie, Nicosie, Bucarest, Prague, Vilnius, Belgrade et Athènes.

"Le sentiment général qu'ont les gens, c'est que pour le système bancaire, on trouve des millions et des milliards d'euros, alors que pour les allocations sociales, on réduit tout. C'est n'est pas juste," déplorait Ralf Kutkowski, un mineur des houillères allemandes, parmi le flot des manifestants à Bruxelles.

Les protestataires agitaient dans les rues de Bruxelles des drapeaux et des banderoles rejetant l'austérité et prônant la priorité à l'emploi et à la croissance. On trouvait parmi les 50 syndicats représentés dans la capitale belge aussi bien des "gueules noires" venus d'Allemagne que des ouvriers roumains du secteur gazier et des employés des chantiers navals polonais.

CORTÈGE FUNÈBRE

En tête du défilé avançait un groupe de personnes vêtues de noir et portant des masques, des parapluies et des valises noirs, symboles d'un cortège funèbre pleurant la mort de l'Europe.

La police belge et les organisateurs - la Confédération européenne des syndicats - n'ont pas donné pour l'instant de chiffres de participation, mais un responsable de la police a dit à Reuters qu'au moins 50.000 personnes y prenaient part.

En Espagne, l'impact de la grève générale était limité essentiellement aux transports en commun et à certaines usines, notamment dans l'industrie automobile. Les syndicats espagnols ont estimé que dix millions de salariés, soit un sur deux, avait cessé le travail. Le gouvernement socialiste n'a pas donné de chiffres mais a minimisé l'impact général du mouvement social.

Les gouvernements européens disent avoir été contraints d'adopter des mesures d'austérité pour écarter le danger d'une crise de leur dette souveraine comme celle qu'a traversée la Grèce au printemps.

De l'avis des économistes, les grèves et manifestations ne devraient pas contraindre les Etats à renoncer aux réformes structurelles et aux réductions budgétaires, mais elles pourraient limiter l'ampleur des réformes sur le long terme et déboucher sur la défaite de certains gouvernements lors des élections.

"Nous comprenons bien qu'il y a une crise, mais elle sert de prétexte idéal pour tous types de pressions exercées sur les salariés", a déclaré Alexandre Nikolov, venu de Bulgarie par la route pour manifester à Bruxelles.

Pour Dennis Radtue, syndicaliste représentant les mineurs des houillères d'Allemagne, le fossé se creuse entre riches et pauvres en Europe. "C'est un problème parce que les riches ont beaucoup d'occasions de placer leur argent et de ne pas payer d'impôts, alors qu'au même moment, un travailleur de base doit payer ses impôts qu'il le veuille ou non", dit-il.

Eric Faye pour le service français