Gouvernement italien: "C'est comme si Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se rassemblaient"
Deux mois et demi après les élections législatives italiennes, le chef de file du Mouvement 5 étoiles Luigi de Maio a proposé ce lundi au président italien le nom de Giuseppe Conte comme Premier ministre. Sa mission: former un gouvernement d'alliance entre ce mouvement anti-système et la Ligue de Matteo Salvini, placée elle à l'extrême-droite.
Un parallèle pourrait être fait avec la scène politique française, selon Paolo Levi, journaliste italien et correspondant à Paris:
"C’est exactement comme si Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se rassemblaient ensemble pour chercher à former un gouvernement et diriger la France", explique-t-il sur BFMTV, évoquant néanmoins "des différences et beaucoup de nuances".
Mélenchon avec "un petit côté Hamon"
Tout d'abord, Jean-Luc Mélenchon n'est pas anti-migrant, comme peuvent l'être les deux figures de l'alliance italienne. Ensuite, "il y a aussi un petit côté Benoît Hamon, parce que dans le Mouvement 5 étoiles il y a cette proposition de revenu universel". Une analyse que rejoint Emmanuel Lechypre, éditorialiste à BFM Business:
"Au temps de Beppe Grillo on pouvait faire vraiment la comparaison avec Jean-Luc Mélenchon. Moi, il me semble que l’évolution de ce qu’a été 5 étoiles au cours des derniers mois montre qu’on a plus une évolution vers ce que serait Benoît Hamon. Vers quelque chose qui ressemblerait plus au parti socialiste. Ils ne sont pas si à gauche que ça aujourd’hui, le Mouvement 5 étoiles."
La comparaison semble moins évidente pour Ludmila Acone, historienne spécialiste de l'Italie contemporaine. Elle fait valoir que "c’est plutôt le programme de 5 étoiles qui semble avoir dicté sa patte sur ce qui a été décidé", et que comparé à la France, il "y a des causes qui sont un peu différentes et aussi des contestations qui se fondent sur des bases différentes, du point de vue social notamment."
Pour Jordan Bardella, porte-parole du Front national, la comparaison avec Jean-Luc Mélenchon "est un petit peu grossière". En revanche, il qualifie Matteo Salvini de l'un des "alliés" du FN au Parlement européen, et voit à travers lui "l’arrivée au pouvoir des idées que nous défendons en réalité en France": "À savoir la contestation de l’Union européenne, ou de cette union européenne en tout cas, la contestation de l’immigration massive."