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Google transfère ses services chinois à Hong Kong

Google a mis un terme à la censure des services de recherche du site google.cn dans la journée de lundi, les internautes visitant ce site étant désormais redirigés sur google.com.hk. /Photo prise le 22 mars 2010/REUTERS/Jason Lee

Google a mis un terme à la censure des services de recherche du site google.cn dans la journée de lundi, les internautes visitant ce site étant désormais redirigés sur google.com.hk. /Photo prise le 22 mars 2010/REUTERS/Jason Lee - -

par Alexei Oreskovic SAN FRANCISCO - Google a transféré ses services de recherche chinois vers Hong Kong lundi, afin de pouvoir fournir des résultats...

par Alexei Oreskovic

SAN FRANCISCO (Reuters) - Google a transféré ses services de recherche chinois vers Hong Kong lundi, afin de pouvoir fournir des résultats de recherche non censurés, tout en maintenant des opérations sur le sol chinois.

Le géant d'internet a précisé que le trafic de son site google.cn était réorienté vers le site google.com.hk, à la suite de négociations infructueuses avec le gouvernement chinois portant sur la gestion d'un service de recherche non censuré en Chine.

La Chine a affirmé que Google avait enfreint une "promesse écrite" et avait "totalement tort" de mettre fin à la censure sur son portail google.cn, a rapporté l'agence Chine Nouvelle mardi.

La Maison Blanche a déploré pour sa part que Google et Pékin n'aient pu s'entendre. "Nous sommes déçus que Google et le gouvernement chinois n'aient pu parvenir à un accord qui aurait permis à Google de poursuivre ses services de recherche en Chine sur son site google.cn", a dit Mike Hammer, porte-parole du Conseil présidentiel de Sécurité nationale.

Cette décision tombe alors que les relations entre la Chine et les Etats-Unis subissent des tensions liées à des questions aussi diverses que la liberté sur internet, le taux de change du yuan, les sanctions économiques contre l'Iran ou encore les ventes d'armes américaines à Taïwan.

"Le gouvernement chinois a été très clair, tout au long de nos discussions, sur le fait que l'autocensure était un préambule légal non négociable", explique Google sur son blog officiel lundi.

Google précise qu'il compte poursuivre des travaux de recherche-développement en Chine et qu'il y maintiendra également une présence commerciale, encore que l'importance de ses effectifs de vente sera notamment fonction de la possibilité pour les internautes chinois de pouvoir accéder au site google.com.hk.

Hong Kong, ex-colonie britannique, est une région administrative spéciale de la Chine, qui jouit de plus de liberté, notamment un internet non censuré, que le reste du territoire chinois.

À TOUT INSTANT

Google avait fait part de son intention de quitter la Chine, premier marché internet mondial par le nombre d'usagers, en janvier. Il avait alors affirmé qu'il avait décelé des attaques puissantes de hackers sur ses serveurs, dont il avait pu suivre la trace en Chine.

La censure sur internet est devenue une pomme de discorde entre Washington et Pékin. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton réclamait en janvier une liberté totale d'internet dans le monde entier. Plusieurs sénateurs américains ont en outre formé un groupe pour promouvoir la liberté en ligne.

Google ne réalise en Chine qu'une faible part de ses quelque 24 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel. Il est ainsi à la traîne de Baidu, le puissant moteur de recherche chinois. Mais la Chine n'en représente pas moins une importante opportunité de croissance pour Google, qui voit sa croissance ralentir dans des marchés matures comme les Etats-Unis ou l'Europe occidentale.

Le géant américain a signalé que sa décision de réorienter le trafic vers un site de Hong Kong non censuré en un chinois simplifié conçu spécialement pour les usagers du reste de la Chine était "tout à fait légale".

Il a toutefois admis que le gouvernement chinois pouvait bloquer à tout instant l'accès à ses services.

L'action Google a perdu 0,45% lundi, tandis que l'action Baidu a pris 1,77%.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Nicole Dupont