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Genève: stagiaire à l'ONU, il était contraint de dormir sous une tente

David Hyde, un stagiaire néo-zélandais à l'ONU, a décidé de démissionner de son poste après que la presse a révélé qu'il était obligé de dormir sous une tente.

Le stage de David Hyde se sera mal terminé. Le jeune homme néo-zélandais se trouve malgré lui au coeur d'une polémique qui l'a forcé à démissionner de son poste mercredi.

Tout a commencé mardi: la Tribune de Genève publie un article avec photo consacré à son quotidien, qui le montre campant sur la rive du lac Léman, faute de pouvoir se payer un logement. Depuis, la polémique n'a cessé d'enfler, notamment sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes lui ont alors proposé un hébergement.

Mais la polémique a conduit le porte-parole des Nations-Unies à Genève, Ahmad Fawzi, à faire une mise au point mardi, sans attendre les questions des journalistes, en rappelant que les nombreux stages de six mois proposés par l'ONU ne sont pas rémunérés, "à la suite d'une décision de l'Assemblée générale" à New York. Accompagné au point de presse par trois stagiaires de son service, il avait assuré qu'ils étaient parfaitement "heureux".

Sa famille ne savait rien

David Hyde, 22 ans, diplômé en relations internationales, un semestre à Sciences Po Paris à son actif, a commencé son stage il y a deux semaines, mais sa famille ne savait rien de sa situation précaire. "Ils m'ont encouragé et quand j'ai reçu la réponse positive, tout le monde était très fier à la maison. L'ONU, Genève, c'est quand même prestigieux", a-t-il confié à la Tribune de Genève. Mais devant le prix des logements, le jeune homme a vite déchanté. "Finalement seuls ceux dont les parents peuvent payer ont une chance".

Dépassé par la polémique qui a suivi l'article, il a brièvement convoqué la presse mercredi devant le Palais des Nations, siège européen de l'ONU, pour lire une courte déclaration. "Personne ne m'a demandé de partir ou a fait pression sur moi. C'est ma propre décision et j'ai choisi de démissionner parce que je sens que cela serait trop difficile de continuer à me concentrer sur mon travail en tant que stagiaire", a-t-il dit. "Je tiens à être clair personne ne m'a forcé à dormir sous une tente, mais ma propre situation et les conditions de ce stage faisaient que c'était la seule possibilité réaliste", a poursuivi David Hyde.

Il a expliqué avoir menti à la question de l'ONU quant à sa capacité à subvenir à ses besoins pendant le stage, car des demandes à d'autres institutions avaient été rejetées quand il avait répondu négativement sur ce point. Outre la clause de non rémunération, les stagiaires de l'ONU doivent s'engager à ne pas postuler à un emploi dans l'organisation avant six mois après la fin du stage. "Tous les stagiaires dans le monde devraient s'unir pour obtenir la reconnaissance de notre valeur et l'égalité de droits qui nous est due", a conclu le jeune homme, rappelant que la déclaration des droits de l'Homme stipule "à travail égal, salaire égal".

la rédaction avec AFP