BFMTV
International

Fusillade d'Ottawa: comment la photo du tireur a été authentifiée

La photo de l'auteur présumé de la fusillade d'Ottawa, diffusée par le journaliste français William Reymond.

La photo de l'auteur présumé de la fusillade d'Ottawa, diffusée par le journaliste français William Reymond. - BFMTV

La photo de Michael Zehaf-Bibeau, l'auteur présumé de la fusillade d'Ottawa, qui a eu lieu mercredi dans le parlement canadien, a été repérée en premier sur Twitter, par un journaliste français. Explications.

Il a été le premier, mercredi après-midi, à repérer la photo de Michael Zehaf-Bibeau, l'auteur présumé de la fusillade du Parlement canadien, à Ottawa. William Reymond, un journaliste français vivant aux Etats-Unis, a raconté dans un article de blog l'enquête menée pour arriver à l'authentification du cliché. Sur ce dernier, on peut voir un homme brun, les cheveux longs, le bas du visage dissimulé sous un keffieh blanc, pointer un fusil de chasse.

Une photo postée sur Twitter

Très actif sur Twitter, William Reymond raconte avoir été alerté sur l'existence de ce cliché aux alentours de 14 heures, mercredi, (pendant la soirée, en France) par un de ses abonnés. Selon lui, la photo, désormais reprise partout dans le monde, avait été postée depuis un compte anonyme, en réponse à un tweet de la police appelant tout témoin de la fusillade à partager les informations dont il pourrait disposer avec les forces de l'ordre. Cette photo se trouvait parmi les réponses, avant d'être rapidement effacée.

"J’ignore qui l'a supprimée. La rapidité de sa disparition me pousse à penser qu’il s’agit de l’auteur lui-même. Peut-être pensait-il l'envoyer en message privé? Peut-être qu’après avoir contacté directement la police, il a suivi leurs instructions et l’a supprimée", écrit William Reymond, qui a eu le temps de faire une capture d'écran du cliché.

Travail d'investigation

"Evidemment, hors de question de le publier tel quel. Sans vérification, sans certitude. Et même, hors de question de le publier trop tôt, alors que le chaos règne encore à Ottawa, que l'enquête est en cours, que le tireur a peut-être des complices", poursuit William Reymond, qui se lance alors dans un travail d'investigation pour vérifier l'authenticité du cliché. 

Le journaliste passe au crible le modèle de l'arme, un fusil de chasse, qui correspond à l'arme évoquée par des témoins de la fusillade. Mais il se penche aussi sur le foulard porté par l'individu de la photo, ou encore le parapluie au manche blanc, également visible sur le cliché, dont le tireur se serait servi pour cacher son fusil, quitter son véhicule, et s'approcher du monument aux morts sans risquer d'attirer l'attention. Un détail confirmé par les images de vidéosurveillance, précise William Reymond.

Grâce à une autre photographie du tireur présumé, diffusée par les services de sécurité canadiens, le journaliste peut, quelques instants plus tard, comparer les clichés. La ressemblance est là. Au moment où la télévision américaine CBS choisit d'annoncer le nom du tireur, William Reymond décide de publier la photo sur son compte Twitter dédié à l'information, "après deux heures de vérifications". Dans les minutes qui suivront, l'authenticité du cliché sera "confirmée par des témoins de la fusillade et des sources proches de l'enquête", conclut le journaliste français.

A.S.