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Fukushima n'a pas vraiment dissuadé les programmes nucléaires

Mesure de la radioactivité sur des graines de haricots à Fukushima, dans le nord du Japon. Un an après la catastrophe qui a détruit la centrale japonaise de Fukushima, le nucléaire demeure une énergie largement utilisée dans le monde bien que le coût de p

Mesure de la radioactivité sur des graines de haricots à Fukushima, dans le nord du Japon. Un an après la catastrophe qui a détruit la centrale japonaise de Fukushima, le nucléaire demeure une énergie largement utilisée dans le monde bien que le coût de p - -

par Nina Chestney et Karolin Schaps LONDRES (Reuters) - Un an après la catastrophe qui a détruit la centrale japonaise de Fukushima, le nucléaire...

par Nina Chestney et Karolin Schaps

LONDRES (Reuters) - Un an après la catastrophe qui a détruit la centrale japonaise de Fukushima, le nucléaire demeure une énergie largement utilisée dans le monde bien que le coût de production de l'électricité se soit accru en raison d'un renforcement des mesures de contrôle et de sécurité.

Endommagée par un tremblement de terre puis un tsunami qui ont fait 16.000 morts et 3.300 disparus, l'unité de production de Daiichi située à environ 250 km au nord de Tokyo a vécu le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.

Après l'accident, plusieurs pays européens dont l'Allemagne, la Suisse et la Belgique ont décidé de modifier leur politique énergétique et de renoncer au nucléaire pour se tourner vers des sources de production d'électricité moins dangereuses.

Une cinquantaine de pays à travers le monde n'ont pas changé de stratégie en ce domaine et ont fait le pari de continuer à utiliser l'atome pour assurer leur indépendance énergétique en dépit de coûts de production croissants.

"EDF en France va devoir dépenser 10 milliards d'euros pour tenir compte de nouveaux paramètres et se préparer à des situations qui ne soient pas de simples hypothèses de travail", a commenté François Perchet, conseiller technique à la World Nuclear University et ancien employé de l'entreprise.

EDF a fait savoir jeudi qu'elle allait procéder à des mises à niveau de son parc de centrales dans les dix prochaines années, soit plus tôt que prévu.

Aux Etats-Unis, les opérateurs de centrales devraient dépenser environ un million de dollars supplémentaires par réacteur pour tenir compte du renforcement des mesures de sécurité après Fukushima.

60 CENTRALES EN CONSTRUCTION

Un an après la catastrophe, les quatre réacteurs de la centrale de Daiichi ont été stabilisés et les opérations de nettoyage se poursuivent mais la phase finale de décontamination ne devrait pas intervenir avant 30 ou 40 ans.

Conséquence, la quasi-totalité des 54 réacteurs japonais sont à l'arrêt, attendant de pouvoir redémarrer.

Si l'accident de Fukushima a eu l'effet d'un électrochoc pour certains gouvernements occidentaux, il n'a toutefois pas dissuadé certains Etats émergents.

Actuellement 60 centrales sont en construction à travers le monde, dont 39 pour la Chine, l'Inde et la Russie, révèle un rapport du Conseil mondial de l'énergie publié jeudi.

"L'accident de Fukushima n'a pas conduit à une remise en cause significative des programmes nucléaires dans les pays autres que l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et le Japon", indique Ayed Al Qahtani, haut responsable du CME.

Les opérateurs européens mènent actuellement des tests de résistance imposés par la Commission européenne afin d'évaluer la vulnérabilité de certaines centrales à des catastrophes naturelles, des attaques terroristes ou des accidents d'avion.

Les résultats de ces tests devraient être disponibles à la fin de l'été.

Pour le Conseil mondial de l'énergie, une fois ces examens passés, les programmes vont reprendre et de nouveaux investissements seront accomplis pour améliorer la sécurité des centrales.

"En dehors de l'ancienne URSS, l'industrie nucléaire continue d'être l'une des plus sûres dans laquelle travailler et l'un des moyens les plus sûrs de produire plus d'électricité que les besoins mondiaux", estime Don Higson, spécialiste à la retraite.

La coopération internationale pourrait être améliorée. Pour l'instant, les contrôles sont effectués par des organismes nationaux et les appels en faveur d'une instance de même nature que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sont restés sans réponse.

Pierre Sérisier pour le service français