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Frappes près d'Ajdabiah convoitée par les rebelles libyens

Rebelle libyen sur la route entre Benghazi et Ajdabiah. La coalition internationale a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi les forces de Mouammar Kadhafi près d'Ajdabiah, dans l'est de la Libye, et les insurgés font route vers cette ville stratégique

Rebelle libyen sur la route entre Benghazi et Ajdabiah. La coalition internationale a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi les forces de Mouammar Kadhafi près d'Ajdabiah, dans l'est de la Libye, et les insurgés font route vers cette ville stratégique - -

par Mohamed Abbas ZOUEITINA, Libye (Reuters) - La coalition internationale a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi les forces de Mouammar Kadhafi...

par Mohamed Abbas

ZOUEITINA, Libye (Reuters) - La coalition internationale a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi les forces de Mouammar Kadhafi près d'Ajdabiah, dans l'est de la Libye, et les insurgés font route vers cette ville stratégique qu'ils espèrent reprendre.

Un reporter de Reuters, qui se trouvait à 5 km d'Ajdabiah, a entendu lundi des explosions et vu de la fumée s'élever de la ville d'où partent des autoroutes vers Benghazi, bastion des rebelles, et vers la ville pétrolière de Tobrouk, dans le nord-est du pays.

A la vue d'un chasseur dans le ciel, les insurgés, qui poursuivent leur avancée vers Ajdabiah, ont applaudi et fait le V de la victoire.

L'enthousiasme des rebelles en entendant les chasseurs de la coalition s'approcher contraste avec leurs craintes, la semaine dernière, lorsque les moteurs d'avions annonçaient des attaques kadhafistes.

"Il y a eu des frappes aériennes jusque tôt ce matin. Les rebelles ont attaqué vers 03h00 et les forces de Kadhafi ont riposté. Elles se trouvent toujours aux entrées Est d'Ajdabiah", a déclaré Ahmed al Tir, un combattant rebelle à Zoueïtina, à une quinzaine de kilomètres d'Ajdabiah.

DES FRAPPES "D'UNE GRANDE AIDE"

Zoueïtina, qui dispose d'un terminal pétrolier, a été attaquée par les forces kadhafistes avant que les Occidentaux entament leurs frappes. Lundi, elle était de nouveau aux mains des insurgés.

"Les frappes aériennes ont visé les entrées Est de la ville (d'Ajdabiah). Je les ai vues de mes propres yeux et je pense qu'il y a eu également des frappes sur les entrées Ouest de la ville mais j'ai seulement vu de la fumée s'élever de cette direction", a rapporté le combattant.

D'autres rebelles ont affirmé que les frappes aériennes avaient essentiellement visé les entrées Ouest et qu'elles avaient débuté dimanche soir.

Prié de dire quand les insurgés allaient tenter de reprendre Ajdabiah, un autre combattant rebelle, Ahmed al Ebeidi, a répondu: "Nous attendons que les Français les bombardent. Nous sommes certains qu'ils vont le faire. Nous attendons aussi de recevoir de nouveaux équipements."

L'armée française a été la première samedi à lancer des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi.

"Si nous n'obtenons pas une aide plus importante de la part de l'Occident, les forces de Kadhafi nous mangeront tout cru", a prévenu Nouh Musmari, un rebelle, en rappelant le type d'équipements découvert sur la route entre Benghazi et Ajdabiah après de précédentes frappes aériennes sur les troupes du régime libyen.

Des chars et d'autres armements lourds ont été détruits par des frappes aériennes sur cette route stratégique longeant la Méditerranée.

Tarik Boukhamadah, un rebelle, a affirmé que les forces de Mouammar Kadhafi avaient subi d'autres bombardements entre Ajdabiah et Brega, un port pétrolier aux mains des forces gouvernementales un peu plus à l'ouest.

Des habitants d'Ajdabiah ont rapporté que la ville avait été fortement endommagée lors des combats contre les forces kadhafistes qui y sont entrées la semaine dernière.

"Il y a eu beaucoup de destructions à Ajdabiah, beaucoup de maisons ont été détruites", témoigne Nasser, qui a quitté la ville avec sa famille dans une camionnette.

Le combattant rebelle Idris Kadiki assure que les insurgés n'attendent pas passivement l'intervention des Occidentaux pour avancer. "Mais les frappes aériennes sont d'une grande aide. Elles épargnent du temps et des vies", dit-il.

Bertrand Boucey et Nicole Dupont pour le service français

REUTERS