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François Bozizé demande de pouvoir terminer son mandat en 2016

Le président centrafricain, François Bozizé (à droite), a appelé mardi les rebelles de la Séléka à déposer les armes et à le laisser mener son mandat de chef de l'Etat jusqu'à son terme en 2016. /Photo prise le 30 décembre 2012/REUTERS/Luc Gnago

Le président centrafricain, François Bozizé (à droite), a appelé mardi les rebelles de la Séléka à déposer les armes et à le laisser mener son mandat de chef de l'Etat jusqu'à son terme en 2016. /Photo prise le 30 décembre 2012/REUTERS/Luc Gnago - -

par Paul-Marin Ngoupana BANGUI (Reuters) - Le président centrafricain, François Bozizé, a appelé mardi les rebelles de la Séléka à déposer les armes...

par Paul-Marin Ngoupana

BANGUI (Reuters) - Le président centrafricain, François Bozizé, a appelé mardi les rebelles de la Séléka à déposer les armes et à le laisser mener son mandat de chef de l'Etat jusqu'à son terme en 2016.

Les insurgés, installés à 75 km de la capitale Bangui, accusent Bozizé d'être revenu sur un des accords de paix de 2007 qui prévoyait une indemnisation financière et un emploi pour les anciens combattants ayant accepté de déposer les armes.

"Je répète que je ne serai pas candidat lors de l'élection de 2016, donc laissez-moi terminer mon mandat. Il ne me reste que trois ans", a plaidé Bozizé lors de son message de voeux pour le nouvel An diffusé à la radio en Sango, la langue vernaculaire.

Le chef de l'Etat a profité de cette allocution pour critiquer l'armée régulière qui a enregistré une série de revers militaires depuis l'offensive des rebelles de la Séléka il y a trois semaines. Il a en revanche salué le rôle de l'armée tchadienne venue à son secours.

"L'armée n'a pas joué son rôle. Sans l'armée tchadienne, nous ne serions plus ici pour nous exprimer", a-t-il déclaré.

Le président tchadien Idriss Déby, dont le pays est membre de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), a mis en garde les rebelles lundi de ne pas poursuivre leur progression au-delà de Damara, ville tenue par les forces gouvernementales à 75 km de Bangui.

Les dirigeants des pays de la région ont décidé d'envoyer 360 soldats supplémentaires pour soutenir l'armée centrafricaine et venant s'ajouter aux 500 militaires, principalement tchadiens, déjà déployés.

Les rebelles de la Séléka hésitent désormais sur la stratégie à adopter : entamer des négociations avec le chef de l'Etat ou poursuivre leur marche en avant et renverser le président arrivé pouvoir à la faveur d'une insurrection en 2003.

DIVISIONS

François Bozizé s'est dit prêt dimanche à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables.

"Actuellement, il y a des divisions au sein du Séléka sur ce point", a déclaré Nelson Ndjadder, un responsable basé en France du CPSK, un des trois principaux mouvements qui constituent le Séléka.

"Certains veulent continuer le combat, mais le CPSK est prêt à déposer ses armes et à discuter", a-t-il ajouté.

Un autre porte-parole du Séléka, Eric Massi, a déclaré dans la journée avoir rejeté la proposition de François Bozizé. Mais, a précisé Nelson Ndjadder, "il (Massi) ne parle pas en notre nom à tous."

Le Séléka regroupe trois anciens groupes de rebelles : le CPJP, l'UFDR et le CPSK.

A Washington, on se dit "profondément inquiets de la détérioration de la situation en matière de sécurité", selon la porte-parole du département d'État.

"Nous appelons la coalition rebelle à cesser les hostilités et sa progression vers la capitale (...) Nous exhortons le gouvernement centrafricain à s'assurer que ses forces de sécurité respectent les droits de l'homme", a déclaré Victoria Nuland.

La République centrafricaine figure parmi les nombreux pays de la région où sont déployées des forces américaines en soutien aux autorités locales dans leur combat contre l'Armée de résistance du seigneur (LRA), groupe rebelle qui a fait des milliers de morts dans quatre pays.

La CEEAC compte par ailleurs 5.000 soldats dans le pays qui figure parmi les plus pauvres de la planète malgré d'importants gisements d'uranium, d'or et de diamants.

La France, qui n'a pas répondu favorablement à la demande du président François Bozizé d'une aide militaire, a cependant renforcé sa présence à Bangui: quelque 600 soldats s'y trouvent afin d'assurer la sécurité de 1.200 ressortissants français.

Danielle Rouquié, Agathe Machecourt et Pierre Sérisier pour le service français