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Française enlevée au Kenya: «Ils l'ont arrachée à son lit»

La maison dans laquelle Marie Dedieu a été enlevée samedi soir se situe au bord de la plage, sur l'île de Manda.

La maison dans laquelle Marie Dedieu a été enlevée samedi soir se situe au bord de la plage, sur l'île de Manda. - -

Les proches de Marie Dedieu, enlevée vendredi au Kenya, sont inquiets. La Française de 66 ans, lourdement handicapée, ne reçoit plus de soins médicaux depuis presque trois jours. Elle se trouverait actuellement en Somalie, aux mains d'insurgés.

Marie Dedieu a été enlevée dans la nuit de vendredi à samedi, dans sa maison située sur l'île de Manda, à Lamu (Kenya). Agée de 66 ans, lourdement malade et handicapée, elle se déplace en fauteuil roulant. Elle se trouverait actuellement aux mains d'insurgés en Somalie. Ancienne journaliste, l'otage est notamment connue pour avoir été une farouche militante féministe dans les années 70. Elle vivait au Kenya depuis une quinzaine d'années, et venait juste de rentrer de France où elle venait de suivre un traitement contre un cancer. L'un de ses amis proches, Alain Lardet, témoigne de sa grande inquiétude ce lundi sur RMC.

«Chaque heure qui passe est plus angoissante»

« Je l’avais vue en France il y a une semaine, juste avant son départ. Elle était follement heureuse de repartir dans ce pays qu’elle aime tant et qui est la chose la plus importante peut-être dans sa vie. Elle n’avait jamais évoqué de réelles craintes sur sa sécurité. Mais elle m’avait souvent dit que compte tenu de la situation de sa maison [située sur une plage], ça serait facile si quelqu’un décidait de l’enlever. Elle faisait allusion notamment à l’enlèvement récent d’une Anglaise dont le mari a été assassiné. J’espère encore qu’elle va bien, même si chaque heure qui passe est plus angoissante. Vous savez que son état de santé est terriblement altéré. Elle est tétraplégique avec peu de défenses immunitaires, parce qu’elle a subi un traitement pour un cancer tout récemment.

«J'espère que sa force intérieure va lui permettre d'attendre»

Elle souffre aussi de maladies cardiaques et donc elle est privée en ce moment des médicaments qui la protègent. A tout moment, elle peut avoir un accident vasculaire ou cérébral. Elle ne peut pas marcher, elle est en fauteuil roulant. Les ravisseurs l’ont arrachée à son lit et l’ont traînée jusqu’à une barque qui l’a amenée jusqu’en Somalie. A ce qu'on en sait en tous cas. Elle était totalement intégrée là-bas, au Kenya. Elle aimait tout le monde et tout le monde l'aimait. C’est quelqu’un d’extraordinaire avec un courage fou, compte tenu de son très lourd handicap. Autrefois, elle était journaliste, engagée. Souvent indignée et militante. Mais malheureusement depuis plusieurs années, elle avait dû tout arrêter. J’espère que sa force intérieure va lui permettre d’attendre qu’on la libère ».