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"Féministe" et "Nigérian", les noms de deux taureaux provoquent l'arrêt de corridas en Espagne

Un taureau - Image d'illustration

Un taureau - Image d'illustration - Christophe Simon - AFP

Les deux taureaux ont été mis à mort la semaine dernière dans l'arène de Gijon lors d'une fête taurine.

Le nom de deux taureaux qui ont été mis à mort ont mis le feu aux poudres dans la ville de Gijon, dans le nord-ouest de l'Espagne. Nommés "féministe" et "Nigérian", ces derniers ont entraîné l'arrêt des corridas dans l'arène municipale après une décision de la maire.

"Plusieurs lignes ont été franchies, deux en fait: une avec 'Féministe' et une autre avec 'Nigérian'" a expliqué jeudi la maire socialiste Ana González à la radio Cadena Ser, pour qui "nous ne pouvons permettre ce genre de chose".

Les deux taureaux ont été mis à mort la semaine dernière dans l'arène de Gijon lors d'une fête taurine.

"Je n'interdis par la fête, j'ai décidé que l'arène serait utilisée pour autre chose", a continué la maire de la ville, en charge de la gestion des arènes, dans un entretien au journal local La Nueva España.

"Dans une ville qui croit en l'égalité entre les femmes et les hommes, dans l'intégration (...) nous ne pouvons pas permettre ce genre de chose", a expliqué l'édile, alors que le thème du féminisme est un sujet bouillonnant en Espagne.

Décision "hors de propos et malheureuse"

Une décision jugée "absurde", "honteuse" et "idéologique" par le toréador Julián Lopez dit "El Juli", qui a tué l'une de ces bêtes, dans une vidéo publiée sur Facebook.

"Dans l'élevage, il y a 40 ans, une vache s'appelait 'Féministe' et une autre 'Nigérian', toute sa progéniture porte le même nom afin que la lignée perdure", a-t-il expliqué.

"C'est vrai qu'il y a des personnes qui souhaitaient que (les spectacles) continuent, mais ces personnes ont été entendues jusqu'à maintenant. Désormais, il faut écouter l'autre partie de Gijon qui ne veut pas de taureaux", a contredit la maire de cette ville côtière de quelque 270.000 habitants.

Selon l'Union européenne des éleveurs de taureaux de combat (UCTL), ces noms "Féministe" et "Nigérian" correspondent à une lignée de bovins au sein d'un même élevage et permettent de "conserver la traçabilité généalogique". L'organisation a, dans un communiqué, déploré une décision "hors de propos et malheureuse" qui est le "fruit d'une méconnaissance du monde rural".

Véritable institution culturelle en Espagne, la tauromachie est vivement dénoncée par de nombreuses organisations qui s'opposent à la maltraitance animale et à sa mise en spectacle.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV