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Face à face tendu entre police et opposants

Militaires thaïlandais dans les rues de Bangkok. Les policiers se sont postés devant une barricade érigée par les manifestants antigouvernementaux dans le quartier des affaires de Silom, où trois personnes ont trouvé la mort jeudi soir dans des tirs de gr

Militaires thaïlandais dans les rues de Bangkok. Les policiers se sont postés devant une barricade érigée par les manifestants antigouvernementaux dans le quartier des affaires de Silom, où trois personnes ont trouvé la mort jeudi soir dans des tirs de gr - -

Un face à face tendu a opposé vendredi matin des centaines de policiers anti-émeute aux "chemises rouges" dans le quartier des affaires de Bangkok, avant que chaque camp se retire sans violence.

par Martin Petty et Apornrath Phoonphongphiphat

BANGKOK (Reuters) - Un face à face tendu a opposé vendredi matin des centaines de policiers anti-émeute aux "chemises rouges" dans le quartier des affaires de Bangkok, avant que chaque camp se retire sans violence.

Les policiers se sont postés devant une barricade érigée par les manifestants antigouvernementaux dans le quartier des affaires de Silom, où trois personnes ont trouvé la mort jeudi soir dans des tirs de grenade.

Les forces de l'ordre ont exigé le démantèlement de ce barrage dressé à l'aide de pneus et de bambous mais les opposants n'ont pas obtempéré et un photographe de Reuters les a vus verser de l'essence sur la barricade.

Le gouvernement a déclaré que les tirs de grenades, qui ont également fait environ 75 blessés, venaient des positions tenues par les "chemises rouges".

Les opposants, qui réclament la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva, ont nié toute responsabilité.

Le 10 avril dernier, des affrontements entre forces de l'ordre et protestataires ont fait 25 morts et plus de 800 blessés, les pires violences politiques dans le pays en 18 ans.

Les "chemises rouges" sont rassemblées par milliers depuis six semaines à Bangkok pour exiger des élections anticipées. Ils occupent une partie du quartier des affaires de Silom et campent aussi depuis trois semaines dans un quartier commerçant huppé.

Toute tentative de dispersion de ces opposants risquerait d'enflammer la situation, mais le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban a déclaré jeudi qu'il n'en était pas question, car il y a parmi eux des femmes et des enfants.

Ajoutant à la tension, un nouveau groupe se disant "multicolore" prévoit de rassembler 50.000 personnes dans le vieux Bangkok vendredi pour réclamer la fin de la contestation.

Les "chemises rouges" défendent l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, élu deux fois avant d'être renversé par l'armée en 2006.

Pour ces opposants, l'actuel Premier ministre n'a aucune légitimité. A la tête d'une coalition mise sur pied par l'armée, il est devenu chef du gouvernement en 2008 à la faveur d'un jugement ordonnant la dissolution d'un parti pro-Thaksin qui était alors au pouvoir.

Martin Petty et Apornrath Phoonphongphiphat, Jean-Stéphane Brosse pour le service français