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Zelensky dénonce des viols, Poutine nie les massacres: le récit de ce 48e jour de guerre en Ukraine

La grande bataille de Marioupol n'est pas encore d'actualité alors que les déclarations des dirigeants se sont multipliées ce mardi.

La bataille pour Marioupol n'a pas encore commencé. 48 jours après le début de la guerre en Ukraine, les deux camps se préparent à un affrontement dans cette ville portuaire située à l'est du pays.

Sur le sol ukrainien, la reconquête de territoires par les forces de Kiev entraîne avec elle la découverte de civils tués par l'armée russe. Les soldats du maître du Kremlin sont notamment accusés des pires exactions par le président Volodymyr Zelensky. Retour sur cette nouvelle journée de guerre en Europe.

• Des pertes civiles toujours plus nombreuses

Dans la banlieue est de Kiev, les corps de six personnes tuées par balles ont été retrouvés dans le sous-sol d'une maison. Dans l'est du pays, à Severodonetsk, ce sont environ 400 civils qui ont été enterrés depuis le début de la guerre en Ukraine.

Avec le retrait de troupes russes qui se concentrent désormais sur l'est du pays, les Ukrainiens reprennent progressivement leur foyer. Selon le porte-parole des garde-frontières ukrainiens, Andriï Demtchenko, plus de 870.000 Ukrainiens sont rentrés chez eux depuis le début de la guerre. S'il s'agissait surtout d'hommes au début, il y a aussi désormais des femmes, des enfants et des personnes âgées.

• Zelensky dénonce "des centaines de viols" commis par l'armée russe

Volodymyr Zelensky a dénoncé "des centaines de cas de viol" constatés dans les zones précédemment occupées par l'armée russe, "y compris de jeunes filles mineures et de tout petits enfants".

"Dans les zones libérées des occupants, l'enregistrement et l'enquête sur des crimes de guerre commis par la Russie se poursuivent. Presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes", a déclaré le président ukrainien, s'adressant au parlement lituanien grâce à une liaison vidéo. "Des milliers et des milliers de victimes. Des centaines de cas de tortures. On continue de retrouver des corps dans les canalisations et les caves", a-t-il poursuivi.

Des témoignages rapportés par les médias corroborent les craintes d'ONG, qui relèvent des indices d'utilisation du viol comme "arme de guerre".

• Poutine qualifie le massacre de Boutcha de "fake"

Le président russe a déclaré que le massacre de civils présumés dans la ville de Boutcha près de Kiev était "un fake". Moscou nie toute exaction de cette nature en Ukraine.

Vladimir Poutine a assuré que l'offensive de son armée en Ukraine se poursuivait "calmement" et en minimisant les pertes, refusant de fixer un calendrier alors que le 9 mai est Jour de la Victoire en Russie, décrété après la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945.

• Pour Macron, Poutine "a décidé qu'il ne s'arrêterait pas"

Emmanuel Macron a déclaré que son homologue russe avait "décidé qu'il n'arrêterait pas" en Ukraine car "il a besoin pour lui-même d'une victoire militaire", même s'il "a pris conscience que l'Ukraine n'allait pas se soumettre".

Dans ce contexte, la ville de Marioupol (est), sur laquelle se focalise l'armée russe, "est peut-être un point de fixation parce que c'est un symbole de l'Ukraine qui se refuse à lui", a estimé le président français dans un entretien publié par l'hebdomadaire Le Point.

Les négociations avec Moscou en vue d'un accord de paix russo-ukrainien ont été jugées "extrêmement difficiles" par un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

• Les États-Unis accusent la Russie d'envisager l'usage d'"agents chimiques" à Marioupol

Les États-Unis ont fait état mardi d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre la ville ukrainienne de Marioupol.

Selon le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, "les forces russes pourraient utiliser différents agents anti-émeutes, notamment des gaz lacrymogènes mélangés avec des agents chimiques" face aux "combattants et civils ukrainiens dans le cadre de leur campagne agressive pour prendre Marioupol".

"Nous partageons ces informations avec l'Ukraine" et "sommes en contact direct avec nos partenaires pour déterminer ce qui se passe actuellement, c'est un vrai sujet de préoccupation", a-t-il enfin déclaré.

H.G. avec AFP