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Europe

Vers une initiative franco-italienne sur le traité de Schengen

Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés à Rome pour remettre un peu de sérénité dans des relations franco-italiennes mises à l'épreuve par les conséquences du "printemps arabe" et l'appétit de groupes français pour des entreprises transalpi

Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés à Rome pour remettre un peu de sérénité dans des relations franco-italiennes mises à l'épreuve par les conséquences du "printemps arabe" et l'appétit de groupes français pour des entreprises transalpi - -

par Emmanuel Jarry ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés mardi sur les hauteurs de Rome pour remettre un peu de...

par Emmanuel Jarry

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés mardi sur les hauteurs de Rome pour remettre un peu de sérénité dans des relations franco-italiennes mises à l'épreuve par les conséquences du "printemps arabe" et l'appétit de groupes français pour des entreprises transalpines.

Selon le Corriere Della Sera, le chef du gouvernement italien et le président français écriront aux présidents de la Commission et du Conseil européens, José Manuel Barroso et Hermann Van Rompuy, pour demander une révision des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes en Europe.

L'Italie et la France proposent de réviser les conditions dans lesquelles les pays de l'espace Schengen peuvent rétablir à titre individuel et provisoirement des contrôles frontaliers en cas de situation exceptionnelle, précise ce quotidien italien.

Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy sont sous pression sur le dossier de l'immigration, auquel l'afflux d'immigrants d'Afrique du Nord en Italie, depuis le début des crises tunisienne et libyenne, a donné une nouvelle actualité, non sans provoquer des tensions entre Paris et Rome.

L'Italie, qui a distribué à ces immigrants des titres de séjour temporaires leur ouvrant la porte des 24 autres pays de l'espace Schengen, a reproché à ses partenaires un manque de solidarité. Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a pour sa part dit que la France refusait de "subir" cet afflux.

OPA DE LACTALIS SUR PARMALAT

Le ton semble cependant revenu à la coopération.

"La France veut étudier la possibilité de pouvoir rétablir les contrôles aux frontières en cas d'afflux majeur aux portes de l'Union", a dit le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez, deux jours avant le 29e sommet franco-italien.

Cette possibilité existe dans les accords actuels mais elle est difficile à mettre en oeuvre et limitée dans le temps.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, est pour sa part convenu le même jour que le traité de Schengen avait besoin d'une "révision".

Autre rapprochement : l'Italie, longtemps réticente à toute option militaire en Libye, a annoncé lundi que son aviation participerait aux frappes aériennes effectuées par la coalition conduite par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis contre les forces de Mouammar Kadhafi.

L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, était un des pays européens les plus proches de Tripoli avant le début de l'insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, avec lequel Silvio Berlusconi entretenait des relations amicales.

"Si nous n'étions pas d'accord au départ (sur la crise libyenne), nous le sommes très largement aujourd'hui", assurait vendredi la présidence française.

En revanche, l'annonce par Lactalis d'une OPA sur son concurrent italien Parmalat, juste avant le sommet de Rome, n'est pas faite pour apaiser l'irritation suscitée en Italie par les tentatives de prise de contrôle de fleurons industriels transalpins par des groupes français, comme Edison par Edf.

Nicolas Sarkozy pourrait enfin prendre position, lors de ce sommet, sur la candidature du gouverneur de la Banque centrale italienne Mario Draghi à la succession de Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne.

Avec James Mackenzie, édité par Yves Clarisse