BFMTV
Europe

Un pas de plus vers l'intégration européenne

La rencontre organisée entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mardi après-midi pour tenter de résoudre la crise budgétaire européenne, a permis aux deux leaders de faire un pas supplémentaire vers l'intégration européenne. Paris et Berlin ont proposé la c

La rencontre organisée entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mardi après-midi pour tenter de résoudre la crise budgétaire européenne, a permis aux deux leaders de faire un pas supplémentaire vers l'intégration européenne. Paris et Berlin ont proposé la c - -

par Mike Peacock LONDRES (Reuters) - La rencontre organisée entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mardi après-midi pour tenter de résoudre la crise...

par Mike Peacock

LONDRES (Reuters) - La rencontre organisée entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mardi après-midi pour tenter de résoudre la crise budgétaire européenne, a permis aux deux leaders de faire un pas supplémentaire vers l'intégration européenne.

En toile de fond de cet entretien figurait la certitude que des politiques budgétaires contrastées entre les différents pays composant la zone euro sont susceptibles de faire imploser celle-ci.

Toutefois, le report de certaines décisions pourtant très attendues par les marchés, comme l'augmentation du fonds de sauvetage de la zone euro ou l'émission d'euro-obligations, laissent la zone euro à la merci de nouvelles attaques des marchés.

"Cette rencontre a été menée uniquement au bâton - avec l'application des règles budgétaires - mais pas à la carotte - en rassemblant les ressources budgétaires via des obligations communes", regrette Richard McGuire de Rabobank.

Or cette dernière solution, à laquelle s'oppose vivement Berlin, apparaît pour beaucoup d'analystes comme la seule manière pour les pays les plus fragiles de la zone euro de s'assurer des emprunts à un coût raisonnable.

Le ministre des Finances néerlandais Jan Kees de Jager a d'ailleurs dit mardi ne pas exclure qu'une telle option soit finalement mise sur la table.

Une perspective également envisagée par Nicolas Sarkozy à l'issue de la rencontre avec Angela Merkel, mais qui implique que les règles budgétaires soient préalablement mises en place.

"Les eurobonds un jour, peut-être, mais à la fin d'un processus d'intégration, pas au début du processus d'intégration", a dit le président français.

Une émission commune impliquerait inévitablement une hausse des coûts d'emprunt pour l'Allemagne. Berlin craint par ailleurs qu'un tel dispositif encourage les Etats à un laisser-aller budgétaire.

"A l'heure actuelle nous ne considérons pas les eurobonds comme la meilleure solution", a déclaré la chancelière allemande, rejetant la possibilité dans l'immédiat pour l'Union européenne d'émettre directement des emprunts, sans toutefois exclure définitivement cette solution.

VERS UN RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE

Paris et Berlin ont en revanche proposé la création d'un gouvernement économique de la zone euro ainsi que l'adoption, par tous les pays de la monnaie unique, d'une "règle d'or" de bonne gestion de leurs finances publiques, inscrite dans la constitution des Etats.

Les propositions françaises et allemandes font figure d'étapes vers un renforcement de la gouvernance de la zone euro, a estimé la Commission européenne.

"Les propositions émises aujourd'hui par le président (Nicolas Sarkozy) et la chancelière (Angela Merkel), sont des pas bienvenus vers notre effort commun de renforcer la gouvernance de la zone euro", ont déclaré le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn dans un communiqué commun.

Selon eux, l'idée d'organiser des sommets biannuels, évoquée lors de la rencontre franco-allemande, contribuerait à créer "un leadership politique plus stable et plus fort".

"Nous pensons que cette conférence de presse prépare le terrain à une union budgétaire européenne", commente Douglas Borthwick de Faros Trading.

"Les ingrédients doivent être réunis avant de faire le gâteau, et c'est exactement ce que préparent la France et l'Allemagne avec ces discussions."

Reste à savoir si les 17 membres de la zone euro seront capables de se contenter d'un budget drastiquement réduit.

Susan Fenton, Catherine Monin pour le service français