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Europe

Un demi-million de Roumains dans les rues malgré le recul du gouvernement

Bien que le gouvernement ait abrogé son décret assouplissant la législation anticorruption, quelque 500.000 personnes ont manifesté dimanche à Bucarest et dans toute la Roumanie.

Un demi million de personnes, selon les médias, ont manifesté dimanche soir en Roumanie malgré le recul du gouvernement sur un assouplissement de la législation anticorruption, au sixième jour d'un mouvement de contestation d'une ampleur sans égal depuis la chute du régime communiste. 

Le retrait du décret qui aurait permis à des hommes politiques d'échapper à des poursuites n'a pas apaisé la colère des manifestants qui étaient environ 250.000 à Bucarest face au siège du gouvernement. Des rassemblements ont également eu lieu dans une cinquantaine de villes du pays.

Un nouveau projet de loi

Des centaines de milliers de Roumains ont manifesté quotidiennement depuis l'adoption mardi, après des jours de controverse, de ce texte qui, notamment, réduisait sensiblement les peines encourues pour abus de pouvoir et introduisait un seuil minimum de préjudice de 44.000 euros pour qualifier un délit.

Le Premier ministre avait assuré que la motivation du gouvernement avait été de mettre le code pénal en conformité avec la Constitution. Un nouveau projet de loi doit être rédigé, en vue, cette fois, d'être soumis au parlement. Il n'introduira pas de seuil délictuel.

"Démission", "voleurs"

"Démission" et "voleurs", scandaient à Bucarest les protestataires, brandissant des drapeaux tricolores mais aussi des bannières étoilées de l'Union européenne.

Le Premier ministre social-démocrate a exclu de démissionner, déclarant, lors d'une interview télévisée, avoir "une responsabilité envers les gens qui ont voté" pour son parti lors des législatives du 11 décembre. Critiqué pour avoir adopté cette révision du code pénal par décret, laissant de côté le parlement, il a néanmoins promis de "rapidement ouvrir des débats publics avec tous les partis politiques et avec la société civile". 

"On va rester attentif"

Mais les protestataires demeurent méfiants: "Ils ont dit qu'ils étaient à l'écoute mais ils veulent revenir avec un nouveau texte au parlement. On va rester attentif pour ne pas se faire avoir", a réagi un manifestant.

"Le changement souhaité par tous ceux qui se trouvent sur cette place vise la réparation des erreurs commises par le passé mais aussi l'avenir. La classe politique vole notre argent, nos forêts, notre avenir, nous en avons marre", a confié une autre.

C.H.A. avec AFP