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Ukraine: Zelensky évoque des "combats acharnés" près de la frontière dans la région de Kharkiv

Des milliers de personnes ont été évacuées depuis l'offensive lancée vendredi par la Russie dans la région de Kharkiv. Le but "est d'étirer nos forces et de saper le moral", a affirmé Volodymyr Zelensky.

L'offensive menée depuis vendredi par la Russie dans la région de Kharkiv, au nord-est de l'Ukraine, se poursuit ce dimanche 12 mai. Selon le président ukrainien Voloymyr Zelensky, des combats féroces se déroulent sur "une grande part" de la frontière russe de la région. La Russie a revendiqué pour sa part la prise de quatre localités supplémentaires près de la frontière. La veille, Moscou avait revendiqué la prise de cinq villages par les forces russes dans la région.

"Des batailles défensives et des combats acharnés se poursuivent sur une grande part de notre frontière", a déclaré Volodymyr Zelensky.

"L'idée derrière les attaques dans la région de Kharkiv est d'étirer nos forces et de saper le moral" de l'armée ukrainienne.

"Toutes les zones de la frontière nord sont sous le feu de l'ennemi presque 24 heures sur 24. La situation est difficile", a affirmé sur les réseaux sociaux Oleg Synegubov, gouverneur de la région de Kharkiv. "Le nombre de localités où des hostilités actives sont en cours a augmenté", a-t-il ajouté. "Au total, 4.073 personnes ont été évacuées", avait-il peu avant écrit sur les réseaux sociaux.

À Kharkiv, une situation "significativement dégradée"

Le ministère russe de la Défense a ensuite fait état de la prise de quatre localités supplémentaires très proches de la frontière - Gatichtché, Krasnoïé, Morokhovets et Oleïnikovo - dans cette région qui abrite la deuxième ville d'Ukraine.

Oleg Synegubov a par ailleurs indiqué qu'un homme de 63 ans avait été tué dimanche par des tirs d'artillerie dans le village de Glyboke et qu'un homme de 38 ans avait été blessé à Vovchansk, une ville frontalière qui comptait quelque 3.000 habitants avant l'offensive en cours.

Volodymyr Tymochko, chef de la police de la région de Kharkiv, a déclaré que Vovchansk était attaquée sur trois côtés et que les troupes russes se trouvaient à sa périphérie. "Malgré les combats actifs, la police continue d'évacuer les personnes qui vivent actuellement à 300 ou 500 mètres de la ligne de contact", a-t-il déclaré à l'AFP au point d'évacuation.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes Oleksandr Syrsky a assuré pour sa part que "les tentatives de percer nos défenses ont été stoppées". Mais il a admis que la situation dans la région de Kharkiv s'était "significativement dégradée" et restait "compliquée".

Les forces ukrainiennes "font tout ce qu'elles peuvent pour maintenir leurs lignes de défense et infliger des dégâts à l'ennemi", a-t-il dit.

Pour ce qui est de la deuxième ville du pays elle-même, "malgré tous les événements qui se déroulent dans la région, Kharkiv est calme, nous ne voyons pas de gens partir", a déclaré son maire, Igor Terekhov, cité par le conseil municipal.

L'Ukraine multiplie les frappes visant la Russie

Les autorités de Kiev prévenaient depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et qu'elle manque de soldats.

Samedi, le ministère russe de la Défense avait déclaré que ses troupes avaient "libéré" cinq villages ukrainiens dans la région, ainsi qu'un autre dans la région de Donetsk, plus au sud. Les forces ukrainiennes ont, de leur côté, multiplié les frappes à l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées par les Russes, en particulier contre les infrastructures énergétiques.

Quatre personnes ont péri dimanche dans l'effondrement partiel d'un immeuble à Belgorod, près de la frontière ukrainienne, après une frappe de l'armée de Kiev, selon le ministère russe des Situations d'urgence. Une vingtaine de personnes ont été blessées.

Vincent Gautier avec AFP