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Ukraine: Robert Badinter estime que la guerre "peut encore durer et comporte tous les risques"

Pour l'ancien ministre de la Justice, les Européens "ne mesurent pas" le conflit qui se déroule depuis plus d'un an en Ukraine, déclenché "sous des prétextes absurdes" par Vladimir Poutine.

"La guerre est là, au sein de l'Europe depuis un an et lancée sous des prétextes absurdes". L'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, qui publie avec Bruno Cotte et Alain Pellet Vladimir Poutine, l'accusation aux éditions Fayard, a rédigé dans cet ouvrage ce qu'il présente comme l'acte d'accusation à l'encontre de Vladimir Poutine.

"J'ai jugé qu'il était indispensable que l'on mesure les charges actuelles, les plus graves qui soient, qui pèsent sur Poutine mais également ses complices", a-t-il déclaré sur BFMTV, faisant référence aux chefs d'État major russes et aux diplomates soutenant le maître du Kremlin.

Les armes tactiques nucléaires "dans l'arsenal de Poutine"

Voilà quatorze mois maintenant qu'a débuté l'invasion russe en Ukraine. Si l'enlisement russe se confirme et que le contre-offensive de Kiev se prépare, le conflit continue de faire des victimes. Au moins 16 personnes sont mortes dans des frappes russes à Ouman et Dnipro dans la nuit de jeudi à vendredi.

Pour Robert Badinter, "les Européens ne mesurent pas que c'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'il y a un conflit en Europe".

"Nous sommes à l'heure actuelle dans une confrontation qui peut encore durer et qui comporte tous les risques, y compris l'utilisation des armes tactiques nucléaires", a alerté l'ancien ministre sur notre antenne, "c'est dans l'arsenal de Poutine".

"On ne mesure pas chez nous qu'il suffit qu'un drone, un hélicoptère touché, s'abatte sur une centrale atomique, et là les conséquences seraient bien pires que Tchernobyl", a poursuivi Robert Badinter, ajoutant que "les frontières n'arrêtent les nuages atomiques".

La "mégalomanie" de Poutine

L'ancien garde des Sceaux demande à ce que "tous les efforts de toutes les Nations" soient désormais concentrés pour organiser une "sortie de ce conflit absurde et déclenché par un homme responsable de ces crimes et de ces souffrances".

"Poutine est justiciable devant une cour internationale, qu'elle soit à La Haye ou ailleurs", a souligné Robert Badinter qui redoute sa "mégalomanie".

"Quant à savoir qui le jugera, quand il sera jugé et s'il sera jugé, l'avenir nous le répondra", a-t-il enfin conclu.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV