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Guerre en Ukraine: le déminage du pays comparable à celui de l'Europe en 1945

Panneau avertissant de la présence de mines, dans la région de Kharkiv en Ukraine, en octobre 2022

Panneau avertissant de la présence de mines, dans la région de Kharkiv en Ukraine, en octobre 2022 - SERGEY BOBOK / AFP

Le déminage de l'Ukraine nécessitera une opération à grande échelle comparable à celle après la Seconde Guerre mondiale. Il faudra 300 millions de dollars par an pendant 5 ans, selon l'ONU.

Le déminage de l'Ukraine nécessitera une opération à grande échelle comparable à celle mise en place en Europe après la Seconde Guerre mondiale pour retirer les engins explosifs, a déclaré mercredi l'ONU.

Il faudra quelque 300 millions de dollars (274 millions d'euros) par an pendant cinq ans pour déminer le territoire ukrainien, a assuré Paul Heslop, responsable des programmes du Service de la lutte antimines des Nations unies (UNMAS).

"Nous devons faire face en Ukraine à une situation similaire à celle de l'Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale", a fait valoir Paul Heslop lors d'une conférence de presse à Genève, rappelant qu'il avait fallu 15 ans au continent pour venir à bout du problème posé par les engins explosifs.

Quelque 30% du territoire contaminé

L'ONU travaille à un programme de déminage de l'Ukraine qui puisse permettre au pays de relancer son économie.

"Nous pouvons, au cours des trois à cinq prochaines années, nous occuper de 75 à 80% du problème à la source des difficultés économiques", a expliqué Paul Heslop.

Pour ce faire, "nous aurions vraiment besoin d'un engagement de la communauté internationale à hauteur de 200/300 millions par an sur les cinq prochaines années", a-t-il précisé.

Un tel programme "permettrait à l'Ukraine de retrouver sa place de grenier du monde et ferait baisser les prix de denrées alimentaires pour le monde entier", a résumé le responsable de l'ONU.

Pour l'instant, seuls 35 millions de dollars ont été reçus cette année pour financer ce programme.

Quelque 30% du territoire ukrainien serait contaminé, selon les chiffres de Kiev repris par plusieurs ONG.

Une menace à long terme

Si les belligérants, qui disposent de stocks pléthoriques, en font tous deux usage, les forces russes sont les premiers utilisateurs de ces engins dont certains sont interdits par le droit international, selon les experts.

On retrouve dans la catégorie armes conventionnelles les mines anti-véhicule, et dans la catégorie interdite par le droit international les mines antipersonnel, proscrites par la convention d'Ottawa de 1997, dont l'Ukraine est partie prenante, mais pas la Russie.

Outre les mines antipersonnel et les mines antichar -qui ne font pas la différence entre un véhicule militaire et un tracteur agricole-, les armes à sous-munitions sont aussi utilisées massivement.

Interdites par la convention d'Oslo de 2008 (que ni Moscou ni Kiev n'ont signée), ces engins n'explosent pas dans 15 à 30% des cas et constituent ainsi une menace à long terme.

L.D. avec AFP