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Guerre en Ukraine: François Hollande dupé par deux humoristes russes dans une interview

François Hollande le 22 mars 2022 à Limoges

François Hollande le 22 mars 2022 à Limoges - PASCAL LACHENAUD / AFP

Dans un entretien datant de début février, l'ancien président de la République a été piégé par deux humoristes russes qui se sont faits passer pour l'ancien président ukrainien Petro Porochenko.

C'est une farce vidéo qui a été visionnée plus de 10 millions de fois sur Twitter. Le journal Libération rapporte que François Hollande a été piégé par deux humoristes russes, "Vovan" et "Lexus", lors d'un entretien en visioconférence qui a eu lieu le 8 février.

L'ancien président de la République, qui était persuadé de s'entretenir avec l'ancien président ukrainien, Petro Porochenko, s'est exprimé durant une quinzaine de minutes sur la situation en Ukraine. Sur Twitter, un extrait a été liké à plus de 41.000 reprises et a même été jusqu'à faire réagir le patron du réseau social, Elon Musk.

Comme l'explique l'ancien chef de l'État à nos confrères, les deux protagonistes ont réalisé leur canular à l'aide d'une probable technologie de "deepfake".

"C’était très très bien fait, il arrivait à imiter parfaitement Porochenko pendant l’appel en visio. Mais ce qui compte, ce sont les propos que j’ai tenus, et c’est ceux que je tiens [publiquement] dans toutes les interviews, sur les accords de Minsk et sur la responsabilité russe", a témoigné François Hollande.

Les accords de Minsk largement évoqués

Durant cet échange, les deux humoristes russes reviennent à plusieurs reprises sur les accords de Minsk, signés en 2015. Le point de vue de François Hollande a été vivement critiqué par certains internautes qui estiment que l'ancien président de la République a admis que les accords de Minsk étaient une stratégie de l'Otan pour militariser l'Ukraine.

"François Hollande avoue que les accords de Minsk étaient faits non pas pour être respectés, mais pour préparer l'Ukraine à l'offensive!", a également tweeté le chef du mouvement d'extrême droite Les Patriotes, Florian Philippot.

Mais la version diffusée sur Twitter a été tronquée, explique Libération, et François Hollande a tenu à s'en défendre.

"Dans aucun de mes propos, parce que c'est sur ça qu'ils essayent de mettre l'accent, je n'ai laissé penser que nous aurions signé les accords de Minsk pour permettre aux Ukrainiens de préparer la guerre", a-t-il répondu au journal.

Dans la suite de l'interview, "Vovan" et "Lexus" ont tenté de faire dégoupiller François Hollande en obtenant des questions polémiques. L'ancien chef de l'État a notamment été questionné sur l’influence de Brigitte Macron, les décisions politiques d'Emmanuel Macron, mais aussi la supposée homosexualité de son successeur. Mais François Hollande est resté de marbre et n'est pas rentré dans le jeu de ses interlocuteurs.

Quentin Marchal