Ukraine: Les démocrates de l'Europe de l'est convergent sur le Paris Maïdan

A Paris, une manifestation pour un changement politique en Ukraine à également eu lieu ce week-end. Dans la tête, les 80 morts à Kiev et un message pour la France: "Aidez-nous!"

Deux cents personnes ont convergé vers la rue Brisemiche qui longe le Centre Pompidou à Paris. Devant la célèbre fontaine avec les statues-fontaines de Tinguely, un déferlement de drapeaux: Géorgie, Pologne, Biélorussie (drapeau non-communiste), Roumanie, Tchétchénie, -- et même la France ! -- pour montrer une unité d'idéal.

Les slogans, les photos des martyrs, les chants en chœur si poignants: tout pour être le pendant de Maïdan en France. Il y avait même plusieurs nationalistes et un authentique Secteur Droite, du nom de cette mini-milice qui fut à l'avant-garde du face à face entre Forces de Sécurité pro-Ianoukovitch et mouvement Maïdan.

"Aidez-nous l'Europe!"

Tout comme à Kiev, et comme le relatait les correspondants de BFMTV, ici à Paris l'ambiance était surtout morose à cause des morts. Pour tous, les morts violentes de quelque 80 personnes environ sont un grave dérapage. Et non sans franchise, l'on admet que des manifestants ont pris les armes à un certain moment pour empêcher les policiers spéciaux de la Force Alpha de totalement déloger les gens sur la place Maïdan. Les armes ont été utilisées contre ces policiers lorsqu'ils étaient à 50 mètres du réduit de la place, me dit-on, et après que leurs snipers aient commencé à tirer sur des manifestants. L'usage par les militants nationalistes les plus durs d'armes à feu convainquit d'annuler la reprise de la place. Une dizaine ou plus de policiers tués, cela entrait dans les préludes de la guerre civile.

Enfin, chacun à Beaubourg s'est senti Européen, et que les autres Européens devaient aider l'Ukraine. Car l'Europe est un idéal en plus d'une zone géographique. Et même si la diaspora ukrainienne est la plus grande aux États-Unis et surtout au Canada, le sentiment à Paris était clairement: aidez-nous l'Europe. Et non pas l'Occident, ou l'OTAN, ou Washington. Enfin, aucune haine exprimée contre les choses russes, les personnes russes. C'est plutôt encourageant, mais il y a dans tout cela un peu de l'air internationaliste de Paris.

Harold Hyman & journaliste spécialiste de géopolitique