Ukraine: des combats éclatent près du site où s'est écrasé le vol MH17

Des tirs d'artillerie ont été entendus, ce dimanche, à un kilomètre du lieu où s'est écrasé le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, très probablement abattu par un tir de missile sol-air.

Les combats faisaient rage, ce dimanche, à proximité du site du crash de l'avion malaisien dans l'est de l'Ukraine. Au point que les policiers néerlandais et australiens ont dû annuler leur déplacement dans cette zone contrôlée par les séparatistes prorusses. 

Des tirs d'artillerie étaient entendus à un kilomètre du site et il y avait de la fumée noire, rapporte un photographe de l'Agence France-Presse (AFP), qui a vu des gens s'enfuir. Un check-point rebelle à proximité a été abandonné.

Dix jours après le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord, des fragments de corps et des débris sont toujours éparpillés sur le site où les inspecteurs n'ont eu qu'un accès limité.

"Nous ne pouvons pas prendre de risques"

Trente experts médicaux-légaux néerlandais ainsi que des policiers non armés de ce pays et de l'Australie s'apprêtaient à se rendre sur le site dimanche matin, mais y ont renoncé pour des raisons de sécurité. "Les combats se poursuivent. Nous ne pouvons pas prendre de risques", a déclaré Alexander Hug, responsable de la mission de l'OSCE sur place.

"La situation en matière de sécurité sur la route vers le site et sur le site même est inacceptable pour une mission d'observation non armée", a-t-il souligné, en ajoutant qu'ils pourraient tenter de s'y rendre lundi.

Le ministère néerlandais de la Justice a pour sa part souligné qu'il n'y avait pas d'"accès sûr" pour les 30 experts en médecine légale néerlandais qui ne vont pour l'instant bouger de Donetsk, chef-lieu régional. "La situation est trop instable pour travailler sur le site", souligne le ministère néerlandais.

Un accord annoncé, quelques minutes avant le regain de tension

Peu avant ce regain de tension, le gouvernement malaisien a annoncé un accord avec les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine sur le déploiement d'une mission policière internationale pour sécuriser le site et y permettre une enquête indépendante.

Cette mission, si elle a lieu, sera composée de policiers malaisiens au nombre de 68 qui partiront mercredi de Kuala Lumpur pour le site ainsi que des forces néerlandaises et australiennes, deux pays qui ont payé un lourd tribut ayant respectivement perdu dans le drame 193 et 28 de leurs ressortissants, a annoncé le gouvernement malaisien. Les troupes néerlandaises et australiennes sont, elles, depuis quelques jours en stand-by pour se rendre en Ukraine.

13 civils tués dans des combats à Gorlivka

Par ailleurs, à Gorlivka, l'un des bastions des séparatistes prorusses à 45 km au nord de Donetsk dans l'est du pays, treize civils dont deux enfants ont été tués dimanche dans des combats.

"Selon les premières informations, 13 personnes sont mortes dont un enfant âgé d'un an et un de cinq ans", indique l'administration régionale dans un communiqué.

Un porte-parole militaire ukrainien a auparavant fait état de tirs de lance-roquettes Grad sur les quartiers résidentiels de Gorlivka en les attribuant aux rebelles.

Jé. M. et M.G. avec AFP