BFMTV
Europe

Ukraine: "accusations crédibles" d'enfants transférés de force en Russie

Des enfants à la vitre d'un train qui va les évacuer de l'Est de l'Ukraine en guerre, dans la gare de Sloviansk, le 12 avril 2022 (illustration)

Des enfants à la vitre d'un train qui va les évacuer de l'Est de l'Ukraine en guerre, dans la gare de Sloviansk, le 12 avril 2022 (illustration) - RONALDO SCHEMIDT © 2019 AFP

L'ONU s'inquiète de possibles adoptions des enfants par des familles russes.

Il existe des "accusations crédibles" d'enfants seuls transférés de force d'Ukraine vers la Russie, a déclaré mercredi la sous-secrétaire générale des Nations unies pour les droits de l'Homme, s'inquiétant de leur possible adoption par des familles russes.

"Il y a des accusations crédibles de transferts forcés d'enfants non accompagnés vers le territoire occupé par la Russie ou vers la Fédération de Russie elle-même", a déclaré Ilze Brands Kehris lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les déplacements forcés en Ukraine.

"Nous sommes inquiets du fait que les autorités russes aient adopté une procédure simplifiée pour accorder la nationalité russe aux enfants qui ne sont pas sous la garde de leurs parents, et que ces enfants soient éligibles à l'adoption par des familles russes", a-t-elle ajouté.

Des centres de "triage"

Elle a également indiqué que le Haut commissariat aux droits de l'Homme, dont elle fait partie, avait pu "confirmer" que les forces armées russes avaient mis en place des centres de "triage", forme de contrôle de sécurité et de collecte de données personnelles et biométriques. Ces contrôles s'appliquent aux personnes quittant une zone de combat ou traversant un territoire sous contrôle russe.

"Nous sommes inquiets du fait que de tels contrôles, et les détentions qui suivent, ont lieu en dehors de tout cadre légal et ne respectent pas les principes de nécessité et de proportionnalité", a-t-elle indiqué, évoquant des "informations crédibles" de "nombreuses violations des droits humains".

Les États-Unis chargent Vladimir Poutine

Le Haut Commissariat a lui-même pu "documenter" des cas où les personnes faisant l'objet de cette "filtration" étaient soumises à des fouilles à corps, parfois en devant se dénuder. "Nous sommes particulièrement inquiets du risque d'abus sexuels que courent les femmes et les filles lors de ces procédures de filtration", a-t-elle ajouté.

Les États-Unis, à l'origine de cette réunion du Conseil de sécurité avec l'Albanie, ont accusé directement mercredi le bureau du président russe Vladimir Poutine d'organiser directement le déplacement forcé de milliers d'Ukrainiens vers la Russie.

A.A. avec AFP