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Trêve à Marioupol, objectifs de Moscou: la situation au 58e jour de l'invasion russe en Ukraine

La ville de Marioupol (Ukraine) le 12 avril 2022.

La ville de Marioupol (Ukraine) le 12 avril 2022. - Andrey BORODULIN

La Russie a fait part de ses ambitions territoriales en Ukraine alors qu'elle semble sur le point de contrôler la totalité de Marioupol.

Le sort de Marioupol n'est pas encore fixé alors que la Russie revendique le contrôle total de la zone. À Boutcha, l'ONU a identifié des dizaines de meurtres illégaux de civils, ce qui accrédite un peu plus les accusations de crimes de guerre contre Moscou. Récit de ce 58e jour de guerre en Ukraine.

• Vers une trêve à Marioupol?

La Russie se dit prête à une trêve. Les forces armées de Moscou ont ainsi indiqué ce vendredi qu'une pause dans les combats pourrait être décidée "à tout moment" sur le site industriel d'Azovstal, où sont retranchés les derniers militaires ukrainiens à Marioupol. La ville est assiégée depuis le début du conflit, et est en grande partie détruite.

Ce jeudi, Moscou avait même assuré contrôler Marioupol, ce que nient les autorités ukrainiennes. Sur BFMTV ce vendredi, le maire-adjoint de la ville, a assuré que 20% de la localité étaient toujours aux mains de l'armée ukrainienne. Selon lui, plus de 21.000 civils sont morts sur place.

• L'armée russe vise le contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine

L'objectif réel de la Russie dévoilée par un haut-responsable? Le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, a en effet indiqué que les intentions de Moscou ne s'arrêtaient pas au Donbass.

"L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne", a-t-il déclaré selon des agences de presse russes.

Cela signifierait que la Russie compte également conquérir Odessa, troisième ville ukrainienne et port stratégique. "Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transdniestrie (En Moldavie, ndlr), où on observe également des cas d'oppression de la population russophone", a assuré le général Minnekaïev.

• Un premier bilan après le naufrage du Moskva

8 jours après le naufrage du Moskva en Ukraine, la Russie a fait part de son premier bilan. Selon le ministère de la Défense, une personne est morte et 27 sont encore portées disparues. C'est la première fois que Moscou reconnaît des pertes depuis le naufrage du bâtiment, survenu le 14 avril dernier.

• Les négociations "patinent" entre les deux camps

Alors que la guerre a débuté depuis bientôt deux mois, rien ne semble indiquer que la Russie et l'Ukraine soient sur le point de trouver un accord. Un sentiment qui a été conforté par des déclarations de Sergeï Lavrov, chef de la diplomatie russe ce vendredi. Selon lui, les négociations "patinent".

"Elles patinent, car une proposition que nous avons remise aux négociateurs ukrainiens il y a cinq jours, et qui a été formulée en prenant en compte leurs commentaires, reste sans réponse", a-t-il déclaré. 

Selon lui, les Ukrainiens ne font pas les efforts nécessaires pour parvenir à un accord. "Il est très étrange pour moi d'entendre chaque jour des déclarations (...), y compris du président (ukrainien) et de ses conseillers, qui donnent l'impression qu'ils n'ont pas besoin du tout de ces négociations", a-t-il assuré sans préciser sa pensée.

• 50 meurtres illégaux enregistrés par l'ONU à Boutcha

L'ONU a indiqué ce vendredi avoir documenté "le meurtre illégal" de 50 civils à Boutcha, ville de la banlieue de Kiev ou des centaines de corps de civils avaient été découvert en mars dernier. Les images, prises après le départ des forces russes de la zone, avaient choqué le monde entier.

Les Nations unies accusent par ailleurs l'armée russe d'actions "pouvant relever des crimes de guerre", précisant que les hommes de Vladimir Poutine ont "bombardé et pilonné de manière indiscriminée des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures civiles". 

Cette déclaration intervient alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se rendra à Moscou le 26 avril prochain. Il y rencontrera notamment Vladimir Poutine.

Anthony Audureau avec AFP