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Tir russe sur une centrale ukrainienne: l'AIEA assure que "les six réacteurs n'ont pas été touchés"

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le 2 mars 2022.

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le 2 mars 2022. - JOE KLAMAR / AFP

Rafael Mariano Grossi, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a néanmoins déclaré que "l'intégrité physique" du site de Zaporijjia avait été endommagé.

Quelques heures après la prise de contrôle russe de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus importante d'Ukraine et la plus grosse d'Europe, Rafael Mariano Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a pris la parole lors d'une conférence de presse.

"C'est important de dire que les six réacteurs n'ont pas été touchés, il n'y a pas eu de fuite radioactive", a-t-il d'abord tenu à indiquer ce vendredi.

Avant d'ajouter que "les systèmes de calcul des radiations sont toujours opérationnels".

"L'intégrité physique de la centrale a été compromise"

Mais pas question de minimiser l'incident qui s'est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi. "L'intégrité physique de la centrale a été compromise", a souligné Rafael Mariano Grossi, alors que des tirs attribués à l'armée russe ont visé un bâtiment adjacent aux réacteurs, nécessitant l'intervention des pompiers. Le feu, rapidement maîtrisé, a été complètement éteint.

Sur les six réacteurs que compte la centrale de Zaporijjia, "seulement un est en fonctionnement, à 60% de sa capacité. Le premier réacteur est en maintenance, les réacteurs deux et trois sont arrêtés de manière sécurisée, le réacteur quatre et celui qui fonctionne toujours, et les réacteurs cinq et six étaient déjà en réserve".

Deux blessés lors de l'attaque

Selon les informations dont dispose l'AIEA, deux membres de la sécurité de la centrale ont été blessés. "La situation continue d'être très tendue" a ajouté Rafael Mariano Grossi, qui assure être en contact à la fois avec les régulateurs ukrainiens, mais également avec des diplomates russes.

"Je parle avec les autorités politiques des deux pays. Mais c'est une situation inédite. Normalement, lors d'une crise, nous nous référons aux situations semblables qui ont eu lieu dans le passé. Malheureusement, ici, nous sommes en eau trouble. Il y a cependant un besoin d'agir, il faut garder en tête la réalité du terrain", a-t-il souligné.

Le chef de l'AIEA s'est déclaré prêt à se rendre sur le site de Tchernobyl, autre site nucléaire ukrainien dont les forces russes ont pris possession, afin de négocier une solution pour garantir la sécurité des sites nucléaires mis en danger par la guerre.

"L'Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S'il y a une explosion, c'est la fin de tout. La fin de l'Europe. C'est l'évacuation de l'Europe", a mis en garde après l'attaque russe sur Zaporijjia le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba.

Jules Fresard