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Sur l'islam, Sarkozy ironise sur les socialistes qui "le logent entre Pétain et Laval"

Nicolas Sarkozy était en meeting, ce mercredi soir, à Puteaux.

Nicolas Sarkozy était en meeting, ce mercredi soir, à Puteaux. - Stéphane de Sakutin - AFP

Nicolas Sarkozy, président des Républicains, critiqué par les socialistes pour avoir organisé une "journée de travail" sur l'islam, a ironisé mercredi en meeting à Puteaux (Hauts-de-Seine) sur ceux qui "le logent quelque part dans l'histoire entre Pétain et Laval".

"Sur la question de la diversité, il y a une double souffrance, celle d'une partie de nos compatriotes qui croient dans la religion de l'islam et ne supportent pas - comment leur contester cela - l'amalgame scandaleux dont ils sont victimes. Il y a une autre souffrance, celle d'une communauté nationale, qui n'a pas été habituée à cette question, et qui a peur", a affirmé Nicolas Sarkozy.

"Si nous, les responsables, nous ne prenons pas à bras le corps cette double souffrance, pour approfondir les choses, pour comprendre, pour voir comment la République doit réagir, comment voulez-vous que le problème trouve une solution?", s'est-il interrogé.

"Entre Pétain et Laval, pour les plus modérés, naturellement"

Selon l'ex-chef de l'Etat, "le simple fait d'avoir invité (à cette journée de travail le 4 juin) le Conseil français du culte musulman, que j'ai créé - je peux quand même les inviter - et susciter un débat avec Henri Guaino et Gérald Darmanin, c'était pour les socialistes quelque chose d'inquiétant. Je devais être logé quelque part dans l'histoire entre Pétain et Laval, pour les plus modérés naturellement", a-t-il ironisé.

"Je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça signifie comme rétractation de la vie politique, comme appauvrissement du débat intellectuel. Au fond, comme c'est blessant pour tous ceux de nos compatriotes qui sont concernés par cette question. Cela témoigne d'une ignorance abyssale de l'histoire de notre pays", a-t-il ajouté.

"J'ai eu l'occasion de le dire parce que c'est vrai: la France a des racines chrétiennes (...) Il y a un lien entre les racines et l'avenir. La France n'est pas que chrétienne, la France a des racines chrétiennes. Dire cela, ce n'est exclure personne", a-t-il également affirmé.

"Nous pouvons nous ouvrir à la diversité"

Pour l'ex-président de la République Sarkozy, "c'est parce que nous sommes fiers de ce que nous sommes que nous pouvons nous ouvrir à la diversité. Dire cela ce n'est en rien faire du militantisme pour une Eglise".

Le Parti socialiste avait affirmé que "la plus grande obsession de Nicolas Sarkozy rest(ait) l'islam" et que "le plus inquiétant (était) que ça ne sembl(ait) pas déranger grand monde dans son parti, à quelques rares exceptions près".

Nicolas Sarkozy est venu à Puteaux pour soutenir Joëlle Ceccaldi-Raynaud, dont l'élection au premier tour des élections municipales de mars avait été annulée par le Conseil d'Etat car l'enregistrement d'une liste divers droite avait été refusée au motif qu'un colistier était déjà inscrit, à son insu selon lui, sur une liste Bleu Marine, une "manoeuvre" qui "a faussé les résultats du scrutin".

Jé. M. avec AFP