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Soldats russes tués, ambassadeur convoqué: la situation au 30ème jour de l'invasion russe en Ukraine

Un tank russe détruit dans la région de Lougansk, en Ukraine le 26 février 2022

Un tank russe détruit dans la région de Lougansk, en Ukraine le 26 février 2022 - Anatolii Stepanov / AFP

Après les sommets internationaux organisés à Bruxelles, l'armée russe a décidé de concentrer son offensive sur le Donbass. En parallèle, le bras de fer entre Paris et Moscou s'intensifie.

La Russie veut contre-attaquer. Après les réunions internationales qui ont rythmé les dernières heures, Moscou a multiplié les déclarations et les actions sur le terrain ce vendredi. Un centre de commandement stratégique ukrainien a été la cible de bombardements, et un bilan potentiellement sous-évalué du nombre de soldats russes tué a été dévoilé.

• Un centre de commandement ukrainien bombardé

Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, à Vinnytsia (centre), a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière russes, qui ont provoqué des "dommages significatifs", selon l'armée ukrainienne.

"Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs", a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.

• 1351 soldats russes morts en Ukraine selon Moscou

L'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï a dévoilé lors d'un point presse le bilan humain selon Moscou de l'intervention en Ukraine. "1351 militaires ont été tués et 3825 blessés", a-t-il affirmé dans la première estimation officielle du Kremlin depuis le 2 mars dernier.

Ce chiffre est cependant largement sous-évalué si l'on en croit les Occidentaux et les observateurs. Une estimation publiée par le New York Times le 16 mars dernier faisait état de 7000 soldats tués depuis le début du conflit. Un tabloïd russe avait, lui, publié un chiffre de 9861 militaires morts au 22 mars, avant de se rétracter immédiatement. Interrogé par BFMTV, le général Jérôme Pellistrandi avait expliqué que cette dernière estimation était probablement proche de la réalité.

• L'armée russe veut se concentrer sur l'Est de l'Ukraine

Après plus d'un mois de conflit, la Russie a expliqué vouloir concentrer ses efforts militaires sur l'est de l'Ukraine.

"Les principaux objectifs de la première phase de l'opération ont été remplis. Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass", a déclaré Sergueï Roudskoï, adjoint au chef de l'état-major russe.

À l'heure actuelle, l'armée russe n'a pas encore conquis de grandes villes, malgré une stratégie de "guerre éclair" choisie au début du conflit.

• Macron annonce une opération humanitaire à Marioupol

À l'issue du Conseil européen qui s'est tenu jeudi et vendredi, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures. Il a notamment expliqué qu'il allait lancer une "opération humanitaire exceptionnelle" à Marioupol. "C'est l'un des points les plus urgents", a expliqué le président français.

"J'ai une pensée toute particulière pour les habitants de Marioupol, qui vivent l'un des plus grands drames. (...) Cette ville de plus de 400.000 habitants n'a plus que 150.000 habitants qui y vivent dans des situations dramatiques", a expliqué le chef de l'État.

Cette opération devrait être organisée en relation avec la Turquie et la Grèce, et une discussion avec Vladimir Poutine doit avoir lieu pour tenter d'en dessiner les contours. "Nous nous mettons en capacité de le faire dans les tous prochains jours", promet Emmanuel Macron.

Outre cela, il a annoncé un "mandat pour faire achat commun de gaz" donné à la Commission européenne. Cela a notamment pour but de réduire la "dépendance" à la Russie sur le plan de l'énergie. Le chef de l'État a précisé que s'il n'y avait pas dans l'immédiat de risque d'approvisionnement, mais que cela pouvait être le cas "pour l'automne et l'hiver prochain". "Il faut donc diversifier et reconstituer nos stocks", a précisé Emmanuel Macron.

• La France convoque l'ambassadeur de Russie

L'ambassadeur de Russie en France a été convoqué par Paris ce vendredi. Paris a notamment reproché au diplomate la publication sur Twitter de caricatures jugées "inacceptables". Parmi les dessins, on retrouve notamment une allégorie de l'Europe, allongée sur un lit. L'Union européenne et les États-Unis injectent alors plusieurs substances à l'aide de seringues intitulées "néonazisme" ou encore "russophobie".

"Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie" mais ces "agissements sont parfaitement inappropriés", a regretté le Quai d'Orsay.

À l'occasion de sa conférence de presse dans la soirée, Emmanuel Macron a dénoncé les publications de l'ambassade russe. "J'espère que cette faute ne se reproduira pas. Nous l’avons exigé", a-t-il déclaré.

Anthony Audureau avec AFP