Site militaire bombardé, missiles hypersoniques: la situation au 24ème jour de la guerre en Ukraine

Alors que les bombardements se poursuivent, avec des armes toujours plus destructrices, l'Ukraine appelle la Russie à négocier "la paix et la sécurité".

Le conflit en Ukraine se poursuit ce samedi avec l'utilisation de missiles inédits par les forces russes. L'ancien président Porochenko appelle de son côté Emmanuel Macron à se rendre à Kiev pour prouver son soutien au peuple ukrainien. Un scénario que le chef de l'État "n'excluait pas" il y a quelques jours.

• Bombardement meurtrier sur un site militaire ukrainien

Les opérations de secours se poursuivent ce samedi à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, alors qu'un bombardement a fait plusieurs dizaines de morts vendredi. Au moins six roquettes ont frappé des baraquements où dormaient près de 200 soldats selon des témoins.

Au moins 50 corps ont été extraits, mais on ne sait pas combien il en reste sous les décombres", a expliqué Maxime, un militaire de 22 ans présent sur place.

Aucun bilan n'a pour le moment été dévoilé par les autorités de la ville ou du pays. Le gouverneur régional, Vitaly Kim, a cependant dénoncé cette attaque. Les Russes "ont lâchement effectué des frappes de missiles contre des soldats qui dormaient", a-t-il expliqué. Il a également fait état de nombreux autres bombardements sur la ville ce samedi.

• Moscou affirme avoir utilisé des missiles hypersoniques

La Russie a affirmé ce samedi avoir tiré des missiles hypersoniques en Ukraine. C'est la première fois que ces armes, qualifiées d'"invincibles" par Vladimir Poutine, sont utilisées dans un conflit armé.

"Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l'aviation de l'armée ukrainienne dans la localité de Deliatine, dans la région d'Ivano-Frankivsk" dans l'Ouest de l'Ukraine, a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.

Selon Moscou, la vitesse de ces missiles peut atteindre 12.000 km/h, ce qui rend quasiment impossible leur interception par des armes de défense aériennes. Cependant, des experts militaires occidentaux ont estimé que la Russie pouvait exagérer les capacités de ces missiles.

• Zelensky appelle la Russie à négocier la "paix et la sécurité"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que la Russie devait discuter de la fin de la guerre. "Des négociations portant sur la paix et la sécurité pour l'Ukraine sont la seule chance pour la Russie de minimiser les dégâts causés par ses propres erreurs", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook ce samedi.

Selon lui, le coût du conflit pour Moscou pourrait être si important "qu'il faudra plusieurs générations pour qu'elle s'en remette". À l'heure actuelle, plusieurs rounds de négociation ont déjà eu lieu entre l'Ukraine et la Russie, mais qui n'ont pas mené à d'avancées cruciales pour un éventuel cessez-le-feu. Un "rapprochement" a cependant été évoqué par Moscou concernant le statut de pays neutre pour l'Ukraine.

• Petro Porochenko invite Emmanuel Macron à Kiev

L'ancien président ukrainien Petro Porochenko a témoigné sur BFMTV ce samedi, et a notamment appelé le chef d'État français à se rendre à Kiev.

"Bien évidemment, je voudrais inviter le président Macron ici à Kiev. Ce serait le symbole que la France et l'Union européenne ne laissent pas l'Ukraine seule et que Poutine n'a personne sur qui compter. Emmanuel, on t'attend", a-t-il déclaré sur notre antenne.

L'ex-chef d'État a demandé aux Occidentaux d'aider Kiev sur cinq points bien précis: l'envoi sans entrave de produits de première nécessité, faire du ciel ukrainien une zone d'exclusion contre l'aviation russe, un embargo économique sur la Russie, un plan Marshall et l'accélération de l'intégration européenne de l'Ukraine.

• "Quelques dizaines" de Français encore en Ukraine

L'ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, a témoigné sur BFMTV concernant l'évacuation de ressortissants français présents sur place depuis le début du conflit. Il estime à environ 1400 le nombre de ceux qui ont pu quitter le pays depuis la fin du mois de février.

"Quelques dizaines au maximum" de Français restent cependant coincés en Ukraine à cette période selon Étienne de Poncins. 

Maintenant ce chapitre presque clos, l'ambassadeur a expliqué que ses missions consistaient à assurer la bonne réception de l'aide humanitaire qui doit arriver en Ukraine et poursuivre le dialogue politique avec les dirigeants ukrainiens.

Anthony Audureau avec AFP