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Russes expulsés, usine bombardée: la situation au 52ème jour de l'invasion russe en Ukraine

Une colonne de fumée était visible dans le ciel de Kiev, après le bombardement d'une usine militaire par l'armée russe, samedi 16 avril 2022

Une colonne de fumée était visible dans le ciel de Kiev, après le bombardement d'une usine militaire par l'armée russe, samedi 16 avril 2022 - Sergei Supinsky- AFP

Après le naufrage d'un navire militaire russe très important, Moscou a intensifié ses bombardements dans la région de Kiev, rendant le retour d'habitant sur place particulièrement dangereux.

Les discussions n'avancent pas entre la Russie et l'Ukraine, et les bombardements s'intensifient, notamment dans la région de Kiev. En parallèle, Moscou répond aux sanctions occidentales en interdisant de territoire le Premier ministre britannique, Boris Johnson.

• Un mort et des blessés après le bombardement d'une usine militaire à Kiev

La Russie a bombardé une usine militaire ukrainienne située dans la banlieue de Kiev ce samedi. Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne a été tuée et "plusieurs" hospitalisées. Le complexe en question servait notamment à fabriquer des tanks pour les militaires ukrainiens.

"Nos forces de défense antiaérienne font de leur mieux pour nous protéger, mais l'ennemi est rusé et impitoyable", a-t-il écrit.

Moscou avait annoncé la veille sa volonté d'intensifier les bombardements dans la région de Kiev, dénonçant des "attaques terroristes" peu après le naufrage du navire amiral Moskva. Une usine militaire, qui fabriquait les missiles utilisés pour attaquer le bâtiment, avait déjà été frappée vendredi.

Dans l'est de l'Ukraine, une raffinerie de pétrole a quant à elle été ciblée. Située à Lyssytchansk, elle ne contenait aucun carburant selon les autorités locales. Des résidus d'hydrocarbures ont cependant déclenché un incendie sur place, qui était en cours d'extinction ce samedi.

• Le maire de Kiev appelle les habitants à ne pas revenir dans la capitale

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a imploré ses administrés à la prudence. En effet, un grand nombre d'entre eux cherchent à revenir dans la capitale ukrainienne alors que les troupes russes ont quitté la région pour se concentrer sur l'est du territoire. On estime à 50.000 le nombre d'Ukrainiens qui reviennent à Kiev chaque jour. Mais l'édile a estimé que la population doit rester à l'écart de la ville.

"Pour les habitants de Kiev qui ont quitté la ville et qui ont l'intention de revenir dans la capitale, je vous demande de vous abstenir et de rester dans des endroits plus sûrs", a-t-il écrit sur Telegram.

Car si la situation était effectivement plus calme depuis quelques jours, des bombardements ont marqué les journées de vendredi et samedi à Kiev. Une représaille annoncée par Moscou après le naufrage d'un navire amiral cette semaine. Autre raison qui pourrait rendre les retours difficiles: les logements détruits par les bombardements.

"Le plus grand souhait des gens est de rentrer chez eux. Mais pour beaucoup, il n'y a pas de maison où revenir habiter, car elle a été détruite, endommagée, ou bien elle est située dans une zone qui n'est pas sûre", a déclaré ce vendredi Karolina Lindholm Billing, représentante du HCR en Ukraine.

• Zelensky menace de mettre fin aux négociations avec la Russie

Le sort de Marioupol est intrinsèquement lié à l'avenir du conflit en Ukraine. Outre le rôle stratégique de cette ville en grande partie détruite par les bombardements russe, Volodymyr Zelensky a menacé de mettre fin aux discussions avec Moscou s'ils s'en prennent aux derniers soldats.

"L'élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation" de paix entre la Russie et l'Ukraine, a-t-il déclaré dans des propos reproduits par le site internet d'information Ukraïnska Pravda, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans "une impasse".

L'armée russe semble en effet se diriger vers une victoire à Marioupol. L'armée ukrainienne sur place avait annoncé lundi dernier se préparer à "une ultime bataille". "Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres", avait écrit sur Facebook la 36e brigade de marine.

• Boris Johnson interdit d'entrée en Russie

Boris Johnson ne pourra plus se rendre en Russie, et encore moins au Kremlin. Moscou a annoncé ce samedi que le Premier ministre et plusieurs autres hauts responsables britanniques étaient interdits d'entrée sur le territoire.

"Cette mesure a été prise en réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie et créer les conditions propices pour freiner notre pays et étrangler l'économie" nationale, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Moscou reproche en outre au Royaume-Uni de soutenir ouvertement l'Ukraine et de mettre en place plusieurs sanctions contre la Russie ou des proches de Vladimir Poutine. Des actions jugées "hostiles" par le Kremlin.

• Un vol spécial à Roissy pour ramener des Russes expulsés par la France

Un avion spécial affrété par Moscou ce samedi a décollé de l'aéroport de Roissy pour ramener en Russie 137 ressortissants expulsés par la France.

"Les Russes ont envoyé un avion. Vu qu'ils n'ont pas le droit de survoler la France, cela a fait l'objet d'un accord diplomatique. Les gens s'en vont sous bonne escorte", a déclaré à l'AFP la source aéroportuaire.

La France a annoncé au début du mois l'expulsion de 41 diplomates russes qui se livraient selon elle à des activités d'espionnage sous couvert de leur ambassade, précisant que la sanction s'inscrivait dans "une démarche européenne".

De nombreux autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

Anthony Audureau avec AFP