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Europe

Rome: un musée cache ses Vénus pour la visite du président iranien 

Le musée du Capitole de Rome réorganisé pour la venue du président iranien Hassan Rohani

Le musée du Capitole de Rome réorganisé pour la venue du président iranien Hassan Rohani - Corriere della Serra

En plus d'avoir couvert ses statues, l'Italie a aussi accepté de bannir le vin de son protocole, le temps d'un déjeuner avec le président de la République, Sergio Matterella, et d'un dîner avec Matteo Renzi. Le président iranien Hassan Rohani est attendu ce mercredi à Paris.

Lors de sa visite au musée du Capitole de Rome lundi soir, le président iranien Hassan Rohani -attendu ce mercredi à Paris - n'aura vu aucune des statues dénudées, cachées par des paravents. Selon le quotidien Corriere della Sera, citant des sources au sein de la délégation iranienne, les Vénus et autres nus n'ont pas obtenu l'aval d'une inspection préalable, et la mairie de Rome a accepté de les dissimuler.

En accueillant son hôte lundi dans ce site prestigieux, où de nombreux accords portant sur des milliards de dollars ont été signés, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi avait mis l'accent sur la richesse historique des deux pays, assurant qu'ils avaient en commun d'être "deux superpuissances de la beauté et de la culture".

Pas de vin à table

En plus d'avoir couvert ses statues, l'Italie a aussi accepté de bannir le vin de son protocole, le temps d'un déjeuner avec le président de la République, Sergio Matterella, et d'un dîner avec Matteo Renzi. Une entorse au protocole que la France avait refusé lors de la préparation de la venue - finalement annulée - de Hassan Rohani à Paris mi-novembre. Qu'en sera-t-il à partir de demain mercredi, alors que le président iranien est attendu à Paris?

Le parti anti-euro et anti-immigrés de la Ligue du Nord a dénoncé un "énième acte de soumission à une culture qui ne nous appartient pas (...). Le gouvernement semble avoir honte de nos racines et de notre histoire (...). Faut-il mettre le hijab aussi aux oeuvres d'art au nom de l'intégration?"

Cette indignation a cependant fait sourire les Radicaux: "En juin de l'année dernière (et non pas au siècle dernier), il y a seulement sept mois, toujours 'par respect', les affiches de l'exposition de (la peintre polonaise art déco, Ndlr) Tamara de Lempicka ont été couvertes pour la visite du pape dans notre ville laïque (si l'on peut dire) de Turin. Personne ne s'en était scandalisé".

S.A.