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Premier satisfecit européen au projet de budget

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BRUXELLES (Reuters) - Les objectifs du projet de budget 2014 de la France sont conformes aux recommandations européennes, a déclaré jeudi le...

BRUXELLES (Reuters) - Les objectifs du projet de budget 2014 de la France sont conformes aux recommandations européennes, a déclaré jeudi le commissaire aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, saluant la qualité du dialogue avec Paris sur ce point.

Pour cette année, il a précisé que la Commission européenne dirait le 5 novembre si la réduction des déficits réalisée par la France était elle aussi conforme à ces recommandations.

"Je suis conscient des efforts importants consentis par la France pour restaurer ses finances publiques. Ce projet de loi de finances est marqué par la responsabilité et la prudence", a dit Olli Rehn lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, venu lui présenter le texte à Bruxelles.

Il a jugé "plausibles" les hypothèses de croissance de l'économie française retenues dans le projet de budget (+0,9% l'an prochain après +0,1% cette année).

"Concernant 2014, je me réjouis du fait que les objectifs budgétaires sont en ligne avec la recommandation du conseil", a poursuivi Olli Rehn. "Après avoir analysé les différentes mesures proposées, la Commission émettra son avis sur le projet de budget à la mi-novembre."

Il a dit partager avec Pierre Moscovici "la conviction que les réformes ambitieuses accomplies depuis un an doivent être poursuivies et renforcées pour accroître le potentiel de croissance de l'économie et la compétitivité des entreprises françaises".

PRIORITÉ À LA BAISSE DU DÉFICIT STRUCTUREL

Le projet de loi de finances pour 2014 présenté mercredi au conseil des ministres français vise à maintenir la trajectoire de réduction des déficits publics sans porter atteinte autant que possible à la croissance renaissante de l'économie.

Il prévoit de ramener le déficit public de la France à 3,6% du PIB l'an prochain, soit 0,5 point de moins qu'attendu cette année, en faisant porter l'effort essentiellement sur les économies et en stabilisant les prélèvements obligatoires pour les entreprises.

La Commission européenne, qui a ouvert une procédure pour déficit excessif contre la France, lui a accordé deux ans de plus, jusqu'en 2015, pour ramener son déficit sous 3% du PIB.

"La Commission européenne est là pour faire respecter un intérêt général et aussi pour laisser se déployer les politiques nationales choisies par les différents Etats", a dit Pierre Moscovici.

"Dès lors que nous vivons dans une union monétaire, nous avons besoin d'une analyse commune de nos politiques économiques et dès lors que nous nous sommes donnés des règles communes, ces règles doivent être respectées", a-t-il ajouté.

Selon le projet de budget, le déficit structurel, qui évacue l'impact de la conjoncture et sur lequel se concentre l'évaluation européenne, serait réduit à 1,7% en 2014, après 2,6% en 2013 et 3,9% en 2012.

Selon les nouvelles règles européennes, les pays membres de la zone euro doivent soumettre à la Commission leur projet de budget 2014 avant le 15 octobre. L'exécutif européen peut alors formuler des critiques et des recommandations, que les pays peuvent choisir de ne pas suivre, au risque de se voir infliger de lourdes amendes si leur déficit dérape.

Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront le 22 novembre pour coordonner leurs politiques budgétaires et s'assurer que tous respectent la trajectoire définie en commun.

Jean-Baptiste Vey à Paris, avec Robin Emmott à Bruxelles, édité par Yves Clarisse