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Europe

Pluie de graisse

Des gouttes d'eau sur un véhicule (Photo d'illustration).

Des gouttes d'eau sur un véhicule (Photo d'illustration). - Flickr - CC COMMONS - Nick Stanley

Une petite commune située à la frontière franco-belge est touchée par un étrange phénomène ces dernières semaines: les voitures et les fenêtres de ses habitants sont régulièrement parsemées de résidus de graisse. Ces derniers accusent une usine de frites belge d'émettre une matière huileuse.

Dans la commune de Deûlémont dans le Nord, les habitants retrouvent régulièrement leurs voitures et les fenêtres de leurs maisons couvertes de mystérieuses tâches de graisse jaunes, rapportent nos confrères de France 3 Hauts-de-France.

Depuis le mois de juillet, les habitants de Deûlémont font état d'étranges petites tâches jaunes qui viennent salir leurs pare-brise, ou encore les fenêtres de leur domicile. Un habitant interrogé par la chaîne de télévision locale raconte avoir remarqué que ces petites tâches "assez difficiles à retirer" recouvraient "toutes les voitures du centre du village".

Une usine de frites pointée du doigt

Pour les habitants de Deûlémont, il n'y a pas de doute: l'usine Clarebout Potatoes située du côté belge de la frontière est à l'origine de ces "pluies". Selon eux, celle-ci émettrait une substance huileuse ou graisseuse qui provoquerait des retombées sur les villes alentours. Plusieurs mains courantes ont d'ores et déjà été déposées par les habitants à la gendarmerie, qui a ouvert une enquête. La Voix du Nord rapporte que les communes de Warneton et Comines, en Belgique, sont touchées par un problème similaire.

L'usine de frites surgelées Clarebout Potatoes, contactée par France 3, dément toute responsabilité dans ces tâches jaunâtres. L'usine s'était mise aux normes en installant un meilleur système d'évacuation, après avoir été confronté à des situations comparables. 

"On nous a fait croire qu'en mettant une plus grande cheminée de 60 mètres de haut et 3 mètres de diamètre, nos problèmes allaient être résolus", s'indigne Elisabeth Dumoulin, membre de l'association Deulémont Défense de l'Environnement. "On nous a dit : 'On fait tout pour que vous soyez satisfaits' mais on n'est pas satisfaits !", tonne-t-elle.

Christophe Liénart, maire de Deûlémont, déplore lui-aussi cette situation. "Nous faisons partie du poumon vert de la Métropole européenne de Lille", rappelle-t-il à nos confrères de France 3. "Si tout ça risque d'être abîmé par ce risque dont on parle aujourd'hui, quel intérêt d'habituer dans un village si on perd cet avantage ?".

Jeanne Bulant