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"Pire qu'un film d'horreur": le maire de Kiev témoigne sur BFMTV de la "désolation" qui règne en Ukraine

Vitali Klitschko, maire de Kiev, craint que le départ de troupes russes de certaines localités près de la capitale n'entraîne la découverte d'autres massacres semblable à celui de Boutcha.

Le combat d'une vie pour Vitali Klitschko. Le maire de Kiev, ancienne gloire de boxe, est toujours présent dans la capitale de son pays pour participer à la défense du territoire. Celui qui s'est dit prêt à prendre les armes était, il y a peu, à Boutcha, où des centaines de cadavres de civils ont été retrouvés après le départ des troupes russes.

"Ce que j'ai vu, je ne souhaite à personne de le voir. C'est pire qu'un film d'horreur (...) C'est mon pays, c'est les villes qui me sont chères, et le fait de voir une telle désolation, c'est dévastateur, il n'y a pas de mot pour ça", a-t-il estimé sur BFMTV ce mercredi.

Pour lui, les actions de l'armée russe correspondent à un "génocide du peuple ukrainien". "Cette babouchka qu'on a tué dans sa maison, qui elle menaçait? Les civils, en quoi ils constituaient une menace? Dans cette ville paisible, familiale, il n'y avait aucune cible militaire", assure-t-il, estimant qu'il y a "d'autres Boutcha" dans des villes comme "Hostomel, Irpin, Tcherniguiv et Kharkiv. Je pense que le nombre de victimes va se chiffrer en milliers", prophétise-t-il.

Un retrait temporaire?

Vitali Klitschko appelle, temporairement, les habitants de Kiev à ne pas revenir dans la ville, malgré le retrait des troupes russes. "Un grand travail de déminage est en cours dans les environs de Kiev, j'appelle à repousser d'une semaine les retours vers Kiev. Je suis persuadé que d'ici une semaine la vie à Kiev sera plus sereine", assure-t-il, en expliquant cependant que le redéploiement des troupes vers le Donbass n'est pas définitif.

"Je suis persuadé que Poutine n'a pas renoncé à ses plans de conquérir toute l'Ukraine et Kiev est la capitale. (...) S'ils font tomber le Donbass, il peut avancer, conquérir toute l'Ukraine et aller en Pologne, en Tchéquie, en Hongrie, à Berlin...", promet-il.

Il ne veut rien céder à Moscou

Dans ce cadre, il demande notamment aux Occidentaux de fournir des armes défensives. "Comme nous défendons la démocratie en tant que référentiel de valeur, donnez-nous le maximum d’armes et de soutiens politiques", déclare-t-il.

Alors que les négociations n'avancent pas entre la Russie et l'Ukraine, Vitali Klitschko ne veut donner aucun gage à Moscou. "Le statut neutre (demandé par la Russie, ndlr), ça n'a pas empêché la guerre. Jusqu'à maintenant, l'Ukraine était neutre. Maintenant, avec du recul, nous pensons que cette neutralité est une erreur", regrette-t-il. Il s'oppose également à ceux qui veulent céder le Donbass pour mettre fin au conflit. "Le Donbass fait partie de l'Ukraine", assène-t-il.

Anthony Audureau