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Paris réaffirme ses engagements sur les déficits à Bruxelles

Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici à Bruxelles. La France a assuré lundi les autorités européennes de sa volonté de tenir ses engagements en matière de réduction des déficits publics tout en soulignant, au moment où la Commission l

Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici à Bruxelles. La France a assuré lundi les autorités européennes de sa volonté de tenir ses engagements en matière de réduction des déficits publics tout en soulignant, au moment où la Commission l - -

BRUXELLES (Reuters) - La France a assuré lundi les autorités européennes de sa volonté de tenir ses engagements en matière de réduction des déficits...

BRUXELLES (Reuters) - La France a assuré lundi les autorités européennes de sa volonté de tenir ses engagements en matière de réduction des déficits publics tout en soulignant, au moment où la Commission la presse de mettre en oeuvre des réformes structurelles, qu'elle le ferait par ses propres "voies et moyens".

Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici, qui s'exprimait à l'occasion d'une visite au siège des institutions européennes, a exclu notamment de mettre en oeuvre des mesures d'austérité pour y parvenir.

Il a fait état en outre d'une "très large convergence de vues" entre la France et la Commission européenne sur des questions comme la croissance ou le projet de création d'une union bancaire européenne.

Lors d'un point de presse avec le ministre français, le commissaire aux Affaires monétaires Olli Rehn a estimé que l'engagement de la France de ramener ses déficits publics à 3% du produit intérieur brut à l'horizon 2013 était "tout à fait réalisable".

Pierre Moscovici a déclaré lui avoir dit "que non seulement c'était réalisable mais que ce serait réalisé".

"C'est un engagement ferme de François Hollande et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, nous prenons tout à fait au sérieux l'exigence de crédibilité budgétaire que la Commission exige de nous et tout simplement que la situation exige de nous", a-t-il indiqué.

A la question de savoir si la France y parviendrait sans recourir à des mesures d'austérité, il a répondu : "Sans mesure d'austérité, oui nous le ferons."

DIAGNOSTIC PARTAGÉ

Dans des recommandations aux pays de l'UE publiées la semaine passée, la Commission européenne a demandé à Paris des efforts supplémentaires pour atteindre ses objectifs en matière de déficits publics, tablant sur un niveau de 4,2% du PIB en 2013 dans l'état actuel des choses, et prôné la mise en oeuvre de réformes structurelles, notamment du marché du travail.

Pierre Moscovici s'est déclaré "tout à fait en accord avec l'analyse de la Commission sur la situation française", ajoutant toutefois :

"Nous partageons les mêmes fins - équilibre budgétaire et compétitivité -, nous sommes prêts à être jugés sur nos résultats, c'est logique (...) Le crédit de la France, la confiance dans la France est suffisamment forte pour que l'on nous laisse aussi le soin de choisir les voies et les moyens".

Olli Rehn s'est dit "très convaincu" par les engagements donnés par le ministre et souligné que la volonté du gouvernement français de présenter en septembre un projet de loi de finances qui sera pour la première fois pluriannuelle, sur la période 2013-2015, était "très importante".

Interrogé sur la proposition d'union budgétaire européenne avancée ce week-end par le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, Pierre Moscovici a indiqué qu'il se prononcerait "quand elle sera précisée".

Mais il a réitéré le soutien de la France à un autre projet, celui d'une union bancaire européenne, qui pourrait permettre aux banques de se recapitaliser en faisant appel au futur mécanisme européen de stabilité (MES).

"C'est un sujet fondamental pour lequel des propositions sont sur la table. Je souhaite que ce soit lors du conseil européen des 28 et 29 juin une des ouvertures sur le futur qui se passe", a-t-il indiqué.

Olli Rehn a estimé que cette union bancaire devait être considérée comme une "possibilité sérieuse de rompre le lien" entre les Etats et les banques, ce qui permettrait de s'attaquer aux racines de la crise de la dette actuelle.

Robin Emmott, avec Yann Le Guernigou à Paris, édité par Yves Clarisse