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Europe

Paris et Berlin tracent les contours d'un accord sur la Grèce

Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel sont convenus d'un ensemble de principes pour guider un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, y compris celui d'une participation du secteur privé "sur une base volontaire". /Photo prise le 17

Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel sont convenus d'un ensemble de principes pour guider un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, y compris celui d'une participation du secteur privé "sur une base volontaire". /Photo prise le 17 - -

par Yann Le Guernigou et Stephen Brown BERLIN (Reuters) - La France et l'Allemagne sont tombées d'accord vendredi sur les principes qui doivent...

par Yann Le Guernigou et Stephen Brown

BERLIN (Reuters) - La France et l'Allemagne sont tombées d'accord vendredi sur les principes qui doivent guider un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, y compris celui d'une participation du secteur privé "sur une base volontaire".

Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel sont également convenus que ce plan devait être mis au point "le plus vite possible" et en concertation avec la Banque centrale européenne (BCE).

Réunis à Berlin pour préparer le conseil européen de la semaine prochaine, les deux poids lourds de la zone euro ont affiché leur unité de vues sur un dossier chaud qui était encore ces jours derniers l'objet de divergences entre Européens, pour la plus grande inquiétude des marchés financiers.

"Cela montre encore une fois la force du couple franco-allemand", a dit Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière, qui est exposée à une opinion publique allemande peu favorable à une nouvelle aide à la Grèce après celle de 110 milliards d'euros approuvée en 2010.

Les deux dirigeants ont exposé les "quatre principes" sur lesquels Paris et Berlin se sont mis d'accord pour le nouveau plan, à commencer par celui d'une participation "volontaire" des banques et des créanciers privés d'Athènes que l'Allemagne entendait il y a peu mettre automatiquement à contribution.

Angela Merkel a reconnu que l'"initiative de Vienne", par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de maintenir leur exposition à l'Europe centrale au plus fort de la crise financière, constituait "une base tout à fait satisfaisante".

L'Allemagne et la France ont insisté aussi pour que le nouveau plan de sauvetage ait l'aval de la BCE, qui était vent debout contre les premières propositions du gouvernement allemand pour impliquer le secteur privé dans ce plan.

Celles-ci, qui reposaient sur un échange des obligations grecques en circulation contre de nouvelles d'une maturité plus longue, jusqu'à sept ans, auraient été selon la BCE assimilables à un défaut de paiement sur la dette existante, avec le risque de provoquer un mouvement de défiance généralisé sur l'euro.

PAS D'ÉVÉNEMENT DE CRÉDIT

Le troisième principe retenu par la France et l'Allemagne est que les modalités du plan grec ne créent pas d'"événement de crédit" qui pourrait déclencher des réactions en chaîne dans la zone euro.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont enfin appelé à un accord final le plus rapide possible, dans l'espoir que les turbulences des marchés se calment.

"Il faut aller le plus vite possible", a déclaré le président français, en indiquant clairement qu'il ne s'agissait pas d'attendre la rentrée de septembre comme l'avaient suggéré récemment des sources allemandes.

"Nous connaissons leurs inquiétudes (des marchés) et disons qu'il faut arriver à une solution le plus rapidement possible", a renchéri la chancelière.

Les deux ont indiqué qu'il reviendrait à la troïka constituée du FMI, de la Commission européenne et la Banque centrale européenne, qui vient d'effectuer une mission en Grèce, de proposer les modalités définitives du plan de sauvetage et son montant.

Nicolas Sarkozy a souligné que l'engagement de la France comme de l'Allemagne pour assurer la stabilité de l'euro était "total" et s'est fait fort de rappeler que pour les deux pays, qui font une grande partie de leurs échanges extérieurs avec les autres membres de la zone, la monnaie unique avait constitué une "avancée majeure".

En parallèle à cette rencontre, plusieurs dizaines de grands groupes allemands et français ont signé un appel demandant aux Européens de tout faire pour préserver l'euro malgré les crises que traversent plusieurs pays.

"Un retour à des conditions financières stables coûtera plusieurs milliards mais l'Union européenne et notre monnaie commune méritent cet effort", déclarent-ils dans cet appel à paraître prochainement dont le quotidien allemand Handelsblatt s'est fait l'écho vendredi.

Edité par Patrick Vignal