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Otan: Jens Stoltenberg, l'ex-trublion norvégien nommé secrétaire général

Jens Stoltenberg a été nommé secrétaire général de l'Otan le 28 mars 2014.

Jens Stoltenberg a été nommé secrétaire général de l'Otan le 28 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Parmi les atouts de ce candidat surprenant: de bonnes relations avec la Russie, alors que le conflit ukrainien s'étale en longueur. Pourtant dans sa jeunesse, Jens Stoltenberg a milité contre l'Otan et la Communauté européenne. Portrait.

Il a fait ses premières armes dans des milieux radicaux hostiles à l'Alliance. Vendredi, l'ex-Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a néanmoins été nommé secrétaire général de l'Otan.

Économiste de formation, Jens Stoltenberg, 55 ans, n'a jamais eu de penchant particulier pour les questions de défense et de sécurité mais dix années passées à la tête de différents gouvernements lui ont légué un carnet d'adresses international bien fourni et un art consommé de la négociation.

Premier patron de l'Otan issu d'un pays frontalier de la Russie, le responsable travailliste entretient de bonnes relations avec Moscou, un atout important alors que la crise en Crimée a ravivé des tensions dignes de la Guerre froide. Sous son autorité, Norvège et Russie ont conclu des accords marquants sur la délimitation de leur frontière en mer de Barents et sur l'exemption de visa pour leurs populations frontalières.

Changement de cap

Dans sa jeunesse, Jens Stoltenberg milite contre l'Otan et la Communauté européenne, deux organisations auxquelles il est ultérieurement devenu favorable. En 1985, il prend les rênes de la Jeunesse travailliste qui professe alors une sortie de la Norvège de l'Otan. C'est sous son égide que le mouvement se rallie finalement à l'Alliance atlantique.

Député en 1991, ministre de l'Energie puis des Finances, cet homme élancé aux yeux azur devient en 2000, au lendemain de son 41e anniversaire, le plus jeune chef d'un gouvernement norvégien. Un poste qu'il n'occupe que brièvement mais qu'il retrouvera de 2005 à octobre dernier.

Très populaire sur ses terres, Jens Stoltenberg avait impressionné la planète en appelant à opposer "plus de démocratie" et "plus d'humanité" aux attaques extrémistes d'Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes le 22 juillet 2011. Rompu aux négociations difficiles, il est passé maître dans l'art du compromis à tel point que certains qui l'ont côtoyé lui reprochent de fuir le conflit.

A. D. avec AFP